AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de BazaR


Hop, un livre de fond de PAL Babelio en moins. Il trainait celui-là.

Il se compose d'une novella – Les avaleurs de vide – et d'un court roman – Deux Ex – de Norman Spinrad. J'ai nettement préféré la première au second.

Les avaleurs de vide nous invite dans une arche spatiale style Galactica : le trek. Des milliers de vaisseaux ont quitté la Terre condamnée pour chercher un nouveau paradis. Un groupe d'hommes et de femmes – les fameux avaleurs – sont les éclaireurs de cette arche, recherchant le Graal. le héros de l'histoire, Jofe D'mahl, se doute qu'ils cachent quelque chose. Il est invité par les avaleurs à partager leur vie quelques temps.
Le décor et l'état de cette civilisation nomade étaient loin de ce à quoi je m'attendais. Technologie évoluée mise à part (bravo pour l'extrapolation dans ce domaine, en 1974) l'ambiance ressemble à un lieu de tourisme façon Ibiza décadent permanent. Jofe, par la personnalité profondément agaçante et pourtant intelligente, homme de spectacle, narcissique, m'a beaucoup fait penser à Jack Baron, du roman Jack Baron et l'éternité, du même auteur. le contraste avec la vie des avaleurs et leur contact avec ce vide envahissant qui génère la peur lorsqu'on se rend compte de sa petitesse devant l'infini néant (scène qui me rappelle un peu mon émotion à la vue du film Ad Astra), est très fort.
La conclusion à laquelle parvient Jofe est conforme à celle que Norman Spinrad déploie dans Chants des étoiles. Ça ne vous dit peut-être rien. Tant pis, je ne vais pas vous dévoiler ça. Disons tout de même que c'est optimiste. Mais le coup de force est la façon dont l'artiste Jofe présente sa vérité à l'ensemble du Trek dans un spectacle multi-sensoriel. C'est là qu'on admet avoir affaire à un véritable écrivain.

Deus Ex se passe sur une Terre en phase de réchauffement climatique avancé. L'équivalent d'un métavers y existe et des hommes y ont été « téléchargés », espérant une forme d'immortalité. L'Église catholique cherche à décider si ces être « de silicium » ont une âme ou s'ils sont seulement des algorithmes évolués. le père chargé de l'enquête, sur le point de mourir, est expédié dans le métavers et… disparaît. L'Église embauche donc un détective expert du numérique pour le retrouver.

L'idée de départ est intéressante et le récit fait beaucoup réfléchir. Mais cela finit par tourner en rond car qui peut trouver une preuve intrinsèque du niveau de l'infaillibilité de l'Église sur un sujet pareil. On passe son temps à se demander si on avance dans cette recherche d'âme numérique ou si cela est un simple mimétisme algorithmique. D'autre part, j'ai trouvé un peu choquant que, la planète étant en danger de ne plus pouvoir accueillir la vie biologique, l'Église ne concentre sur un tel sujet typé « nombre d'anges sur une tête d'épingle ». Mais c'est l'avis d'un homme plutôt athée, ou a minima agnostique, que je vous donne. Probable que l'Église, comme tout le reste de l'humanité, ne voit plus d'avenir pour le biologique et cherche sa survie dans la vie de silicium.

Avec un style toujours très cool, voire argotique, Norman Spinrad pose toujours des questions pertinentes dans ses récits. Et propose une réponse en espérant que le lecteur se fera sa propre idée. du moins c'est comme cela que je le conçois.
Commenter  J’apprécie          285



Ont apprécié cette critique (28)voir plus




{* *}