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Critique de jovidalens


Epoustouflée, suffoquée, hors d'haleine, c'est dans cet état que j'ai refermé ce livre !
A l'effet "kiss-cool", il faut ajouter l'effet "Spiry". Pour preuve, j'ai relu immédiatement la BD ! ...pour mieux ...me laisser porter !

Ce n'était pas gagné parce que, d'une part, à la première page, je trouvais les couleurs trop... primaires, trop violentes, et d'autre part, je grognais contre ces-parents-inconscients-qui-emmènent-leur-progéniture-dans-des-lieux- dangereux. C'est vrai qu'en ce mois de novembre au ciel bas, pluvieux et à la lumière...mais elle est partie où la lumière ??? Déjà oubliée la splendeur de l'été ...

Une belle journée ensoleillée, un moniteur beau et serein comme un dieu, emmène pour une sortie canyoning un jeune couple, une famille avec deux petites filles ; descente vertigineuse, sans possibilité de retour, comme la vie qui court.

Trois histoires de vies à deux, juste effleurées.
Pour Yann, le guideur, c'est la vie des couples "longue-distance".
Juliette, l'héroîne de cette histoire, s'interroge sur sa relation : continuera-t-elle avec Luis ? Juliette sera toujours à la traîne du groupe, se perdra, laissée en arrière par un Luis qui ne se rend compte de rien, trop à l'aise dans sa vie, dans son rythme, rythme complètement en désaccord avec celui de sa copine.
Et puis il y a LE couple, avec ses deux fillettes. Ils sont sereins ; leurs filles grandissent dans leur chaleur, confiantes et unies. Et c'est la petite Léna qui est le vrai soleil de cette aventure. Ce n'est pas son premier canyoning . Elle vient avec toute sa curiosité, ses peurs qu'elle maîtise avec la complicité de sa soeur, avec la main de Yann, avec ce papa qui la motive, l'attend, et cette maman capable de la retrouver et l'arracher aux tréfonds des cavernes sous-aquatiques.

Tout ceci est le prétexte à une formidable débauche de couleurs, de talent pictural et d'inventivité.
Si l'auteure a suivi son père dans ses tournées de prestidigitateur, elle en incubé toute la science de faire voir, et ressentir des images et des émotions, comme si elles éxistaient pour de vrai, même là ,dans le salon du lecteur.

Inventivité du dessin, comme lorsque la super maman est représentée disproportionnée comme une géante, portant dans ses bras et sa petite fille et la jeune femme qui doit encore grandir. le trait a l'air frustre, mais est habile à montrer les grimaces, les regards extasiés, surpris, ou inquiets, les grosses bulles d'air qui entourent le plongeur dans son immersion, même les courants chauds, ou froids qui composent ce torrent, portent et déportent le nageur.

Beauté de la mise en page : quel vertige de descendre par une forêt si verticale, que les "descendeurs" utilisent les troncs comme les échelons d'une formidable échelle.
Beauté des bleus, des plus sombres au plus clairs, de ce flot qui joue avec ces petits pantins d'humains, les précipitant, les receuillant comme dans une nacelle d'eau, les propulsant à l'air libre pour mieux les réemporter plus loin, puis les laisser somnoler au fil de l'eau. On hurle de froid et d'effroi, on entend le clapotis de l'eau et au loin la voix des autres, et puis il y a la plage, si calme, qui permet de faire une halte pour mieux repartir.

Un nouvelle technique maîtrisée par une jeune auteure plus que prometteuse.

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