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Critique de Mimeko


Sébastien Spitzer fait revivre au travers d'une biographie romancée, la vie Magda Goebbels, la seule parmi les femmes nazies à s'être suicidée, qui jusqu'au-boutiste et n'acceptant pas l'effondrement d'un régime quelle a promu et admiré, va jusqu'à tuer ses six enfants. L'énigme de ce geste n'est pas véritablement éclairci mais Sébastien Spitzer reconstitue l'enchaînement des évènements qui vont la propulser de femme divorcée d'un riche homme d'affaires à femme d'influence quand elle épouse Joseph Gobbels, ministre de la propagande et lui apporte un carnet d'adresses qui va donner les lettres de noblesse qui accréditent le mouvement nazi naissant. Ses zones d'ombres sont évoquées, un beau père juif Richard Friedländer qui mourra en 1939 à Buchenwald ou Victor Arlosoroff un sioniste dont elle sera éperdument amoureuse.
En alternance, le récit poignant de plusieurs prisonniers, Aimé de Moldavie, Judah juif polonais qui aide Fela, une jeune femme victime des expériences des médecins nazis et sa fille Ava. Une chaine de personnages qui se relayent et se transmettent comme un témoin un cahier de cuir, renfermant des lettres...

Ces rêves qu'on piétine est un récit à plusieurs voix qui évoque les derniers jours dans le bunker de Berlin et plus particulièrement ceux de Magda Goebbels, la « Première dame du IIIe Reich » et, en alternance, l'évocation de la survie de prisonniers, survivants du massacre de Gardelegen, un massacre de plus de mille prisonniers - majoritairement polonais - qui, trop faibles pour être transportés d'un camp de prisonniers à un autre, sont enfermés dans une grange où les troupes allemandes SS et la Luftwaffe mettent le feu et tuent ceux qui tentent de s'échapper.
Un texte très fort dont la construction originale fait alterner les voix, les pensées de chacun pour, au final, tenter de reconstituer les derniers moments d'un régime et des victimes de façon assez factuelle et assez distanciée qui par moment glace le sang.
Un premier roman impressionnant.
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