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Critique de alouett


Luce est une petite fille de 6 ans. Elle passe quelques jours chez son grand-père maternel. Entre les jeux, la récolte matinale des oeufs, les moments de complicité avec son Papi et l'aide qu'elle lui apporte au marché (il y vend des légumes), l'enfance de Luce semble heureuse. Un jour pourtant, alors qu'elle est perdue dans l'observation de la lente marche d'une coccinelle, Luce aperçoit un étrange spectacle au milieu de la foule : une petite fille voilée avance en tenant la main d'un homme nu, à l'allure presque primitive.
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Sept pages muettes nous accueillent dans cet album, sept pages durant lesquels nous observons une petite fille se préparer pour sortir. Ce silence narratif opère généralement assez facilement sur moi, fascinée par la pudeur de l'auteur à dévoiler ses personnages… le lecteur entre donc sur la pointe des pieds dans cet album, charmé par la fillette. Tout au long de l'albums, ses questions enfantines ont contribué à me faire fondre.

Dans les yeux de Luce pétillent l'innocence de l'enfance, l'amour qu'elle porte à son grand-père et un petit côté espiègle. le dessin croque regard et expressions à pleine dent. Rapidement, j'ai ressenti de la sympathie vis-à-vis du duo enfant/grand-parent bien épaulé par le jeu des personnages secondaires.

Confiant et jovial, le lecteur avance dans cette épopée enfantine jusqu'à l'apparition de ce couple étrange : la fillette voilée (seule autre enfant de l'album) et cet homme obscur… La présence de ce nouveau duo est d'autant plus inquiétante que la foule l'ignore, excepté Luce. Dès leur apparition, l'équilibre de l'album change radicalement. Leur présence a jeté le trouble et les apartés ponctuels auprès de certains personnages secondaires suffisent à maintenir la tension. En effet, on les suit un instant dans leur quotidien mais le fait de partir avec ces tiers a accentué l'inquiétude que j'avais de voir Luce quitter le récit. Enfin, les dialogues s'effacent souvent, laissant au lecteur tout le loisir d'observer cet univers que Benoît Springer a dessiné avec naturel et de réalisme. Les graphismes fourmillent de détails et diffusent une chaleur familière (j'ais ressenti la même à la lecture d'Un air de paradis d'Arnaud Quéré ou des Petits ruisseaux de Rabaté). Chaque élément des visuels est à sa place et contribue à rendre cet univers palpable et réaliste.

Très bel album qui se savoure comme un sucre d'orge et laisse un gout de nostalgie en bouche. 80 pages qui se lisent bien trop vite et un album qui se referme bien tristement sur une enfant qui perd un pan de son innocence qui disparait, une blessure ouverte…
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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