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Critique de Amy_


Pour ne pas changer, je suis passée complètement à côté de ma lecture...

À mon grand étonnement, pendant un certain temps, j'appréciais ma lecture même si quelques défauts me faisaient parfois lever les yeux au ciel. J'ai été séduite par la revisite de ce mythe dans un monde moderne, c'était un pari risqué, mais qui s'est avéré payant. L'autrice prend le temps d'expliquer son univers, et nous offre une explication claire sur l'arrivée des Dieux et Déesses sur Terre et le fonctionnement de la société. le tout se tient de manière cohérente et c'était plutôt original !

Mais j'ai vite déchanté, tout d'abord, si l'écriture simple ne me dérangeait pas, j'ai eu dû mal avec les termes anglophones « Milady » ou encore « Lord ». Je ne voyais pas l'intérêt d'employer ces termes, ça me sortait à chaque fois de ma lecture. J'ai également eu du mal avec les descriptions du physique des personnages, tout est aseptisé, ils sont tous beaux et parfaits, même les plus banals d'entre eux n'ont aucun défaut. On est face au cliché de la New romance que j'exècre.
En parlant de cliché, malheureusement ils n'ont fait que s'accumuler, que ce soit par les personnages secondaires tous aussi creux les uns que les autres, je pense notamment à Lexa la meilleure amie de Perséphone, qui sert de faire-valoir par excellence, ou Menthée l'assistante d'Hadès qui doit être la « rivale » de Perséphone. Ça n'a pourtant eu que peu d'intérêt dans la mesure où l'on sait sans grande surprise qu'Hadès préfère Perséphone… les protagonistes principaux n'ont pas davantage de relief, j'ai été très déçue par la personnalité d'Hadès, j'aurais aimé qu'il soit plus « gris », au final, il n'est pas le moins du monde menaçant, il se plie à tous les caprices de Perséphone sans broncher. Il est dépeint comme soucieux de son peuple, on se croirait presque en sécurité dans les Enfers. Pour que le bien existe, le mal doit également exister, il faut un équilibre, ça n'aurait pas été un frein pour s'attacher à Hadès, au contraire. En tout cas, je m'attendais vraiment à autre chose, au lieu de ça, on nous sert un personnage sans substance, avec ce énième cliché de « méchant au coeur tendre ». Je n'ai donc pas du tout été réceptive à son charisme. Tout comme j'ai été déçue par le traitement accordé à Déméter, décrite comme autoritaire et suprotectrice, son rôle se cantonne à ça. Si l'on s'en tient au mythe, le minimum aurait été d'apporter des nuances, Déméter a toutes les raisons du monde de vouloir protéger sa fille, au lieu de ça, on ne démontre que l'aspect toxique de leur relation. C'est vraiment dommage, ça rend encore une fois le tout très manichéen.

Quant à la romance, elle devient centrale et balaie toute l'intrigue, le récit m'est apparu comme plat et fade, avec cette impression de faire du sur place. J'aurais été moins dure si la relation entre Hadès et Perséphone m'avait convaincue, mais ça n'a même pas été le cas ! Je n'ai ressenti aucune véritable alchimie entre eux, et encore moins de l'amour. Seul le désir sexuel définit leur relation, et ce, depuis la première fois qu'ils se sont vus (ce que j'ai trouvé peu crédible), je suppose que l'autrice a voulu démontrer à travers cette attirance immédiate leur lien spécial, résultant du mythe d'Hadès et Perséphone. Mais c'était mal fait, tout n'est que basé sur le sexe, là où j'espérais entrevoir une passion fulgurante et une certaine complicité. On enchaine des scènes spicy à n'en plus finir, j'étais sidérée lorsqu'une se terminait, une autre recommençait. J'ai fini par sauter des pages au risque de finir par abandonner. Vouloir écrire du sexe cru est un choix et conviens à certaines personnes, je le conçois, mais pour moi c'était très mal écrit. À partir du moment où l'on a des termes comme « empaler » « taper au fond de la gorge », « boire entièrement -sous entendu sa substance- » j'ai décroché. Je suis loin d'être prude, mais franchement je ne vois pas l'érotisme de la chose, ni l'intérêt dans le récit. Sans compter le nombre de fois où Hadès « grogne » et « siffle » durant l'acte, je ne pouvais pas m'empêcher d'esquisser des sourires. Au moins, ça aura eu le mérite de me faire rire. Par ailleurs, pour une vierge, je trouve Perséphone particulièrement à l'aise et douée, nous passerons là aussi sur le cliché de la performance sexuelle parfaite. En bref, à partir de deux cents pages, le sexe devient prédominant et l'intrigue disparait complètement. le dénouement arrive comme un cheveu sur la soupe puisque certains aspects n'ont pas été développés. Je reste sceptique quant aux prochains tomes, je me demande ce que l'autrice va bien pouvoir aborder compte tenu de ce qui s'est passé dans ce premier tome.

J'ai l'impression d'avoir été dure, mais je ne pouvais pas passer outre toutes ces choses qui m'ont déplu. Je pense que l'autrice aurait gagné à exploiter différemment son univers, quand je vois la manière dont elle a su transposer ce mythe à notre monde moderne, il y avait un véritable potentiel. C'est dommage d'être tombé dans les travers superficiels du genre et d'avoir fait un retelling de 50 nuances à la sauce mythologie grecque. En tout cas, cela reste un avis purement personnel, il en faut pour tous les goûts et je respecte ceux qui ont aimé. Ce n'est juste pas un livre pour moi. Je lirais peut-être la suite afin de voir où l'autrice veut en venir, mais sans grande conviction.
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