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Critique de Aryia


Comment dire l'indicible, saisir l'insaisissable ? Est-il seulement possible de dire ou de saisir quoi que ce soit de cet éclat fugace et furtif qu'est la Horde du Contrevent ? N'est-ce pas là une oeuvre qui se vit plus qu'elle ne se décrit ? N'est-il pas illusoire de vouloir figer sur le papier une quelconque réflexion sur ce livre définitivement pas comme les autres, qui semble toujours se dérober aux interprétations, dont le sens profond semble s'éloigner toujours plus à chaque fois qu'on a le sentiment confus de le toucher enfin du doigt ?


C'est pourtant bien ce que nous propose cet essai : « une analyse de la Horde du Contrevent ». Tout un programme. Et sans doute plus une ébauche, une étape. Comme une silhouette à peine discernable au plein coeur d'une tempête. Antoine St Epondyle a l'immense mérite d'avoir essayé, l'immense courage d'avoir dévoilé ses propres pistes de réflexion. Et l'immense humilité de reconnaitre qu'il ne s'agit pas là d'une analyse « terminée et figée » de cette oeuvre décidément pas comme les autres.


Analyse littéraire, linguistique, analyse philosophique, métaphysique : à travers ces deux grands axes, l'auteur tente de démêler un tant soit peu cette toile savamment entremêlée du roman. Au lecteur qui avait le sentiment de ne rien avoir compris du tout, il offre quelques pistes. Et au lecteur – sans doute un peu orgueilleux – qui affirmait au contraire avoir absolument « tout » saisir, il invite subtilement à aller toujours plus loin, il démontre qu'il y a toujours quelque chose de nouveau à remarquer, à comprendre, à assimiler.


Ajoutons à cela deux extraits inédits de la Horde : ce qui aurait pu être une sorte de « prologue », et ce qui aurait pu être une sorte de « fin alternative ». Si je suis heureuse que ces deux scènes aient finalement été coupé de la version finale, je suis également fort heureuse d'avoir eu l'occasion de les découvrir, car elles apportent quelque chose de plus dans la compréhension de ce livre-monde, de ce monde-en-livre. Elles aussi ouvrent de nouvelles pistes au lecteur en chemin, au lecteur en « contre-lecture ».


Une fanfiction et quelques interviews d'artistes embarqués dans des projets inspirés de la Horde complètent le tableau : la première était jolie, mais n'a pas su me convaincre totalement ; les secondes étaient fort intéressantes, et ma seule frustration est finalement de ne pas avoir l'occasion de découvrir ces oeuvres « connexes », qui me semblent si atypiquement extraordinaires. J'aime les artistes audacieux, ceux qui n'hésitent pas à sortir des cadres si étroits, ceux qui osent l'impossible, l'impensable …


En bref, un ouvrage très intéressant, qui m'a définitivement donné envie de re-re-re-relire cet OLNI (Objet Littéraire Non Identifié), et qui m'a également donné très envie de découvrir Les Furtifs … et tous les autres ouvrages de Damasio, en somme !
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