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Critique de ego_lector_


« Le procès de Kafka est un monstre. Rien n'y est normal, rien n'y est simple. Qu'on se penche sur la genèse, son manuscrit, sa forme, son sujet ou son sens – le résultat reste le même. Ténèbres où que le regard se porte. »

Pour savoir ce qui est à l'origine de cette monstruosité, le lecteur aura la curiosité de suivre Reiner Stach dans l'exploration de la vie et de l'oeuvre de Kafka , allant dans ce premier tome des premières velléités de Kafka au Procès.

Reiner Stach semble s'inspirer autant de la biographie pour la rigueur du recours aux sources et de la chronologie qui se déroule, que du récit de vie en concentrant chaque chapitre sur un moment de vie particulier.

La démarche biographique même se montre lorsque R. Stach cite directement dans le texte les écrits de Kafka et de ses proches qui mettent en perspective les événements. Ce n'est donc pas la simple histoire de la vie de Kafka qui est racontée de sa naissance à sa mort, mais plutôt un concentré des moments de sa vie qui l'ont façonné en tant qu'ecrivain.

C'est aussi le récit d'une société, d'une Europe du début du XXe siècle avec ses habitudes, son environnement, tout un univers à la manière d'un roman. Loin de la déférence que je n'aime pas percevoir ostensiblement, loin aussi de l'écriture purement journalistique, j'ai pu croire par moment lire un roman. Chaque chapitre est construit avec un réel fil narratif qui double celui de la biographie. Alors un travail du rythme, des points de vue crée une tension dramatique romanesque et nous donne envie de tourner les pages comme lors de la première rencontre entre Felice et Kafka, où de la nuit fiévreuse de l'écriture du Verdict.

Enfin, tous les fils tendus, tentent de répondre à la question : Qu'est-ce qu'être écrivain ? La création, le rapport à l'édition, le rapport à l'écriture, les sacrifices... Reiner Stach interroge ce qui passionne tout amoureux de la littérature . Il touche à l'universalité de l'expérience littéraire à travers la figure de Kafka sans omettre les aspérités, les paradoxes, les envies et la part sombre de cet ecrivain fascinant :

« parce que mes forces dans leur ensemble étaient si limitées qu'elles ne pouvaient à peu près servir cette fin de l'écriture qu'en se rassemblant. »
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