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Critique de beatriceferon


On n'est pas vraiment tendre en cette fin de XVIe siècle. Parce qu'elle ne veut pas abjurer, une anabaptiste est enterrée vive sous les yeux de son petit garçon.
Devenu adulte, Jérôme de Meester conçoit un grand projet. Il acquerra les terres qui bordent la Senne pour y ériger un nouveau quartier cossu. La taxe perçue sur les habitations est censée assurer sa fortune. Jérôme lui-même habitera une de ces demeures élevée à l'endroit où vivait l'homme qu'il soupçonne d'avoir trahi sa mère et qui va devenir son beau-père.
Ce roman retrace l'histoire de la maison « à pignons située aux numéros 39 à 43 de la Rue Neuve (…) le plus ancien et le dernier représentant du bâti traditionnel qui bordait cette longue artère dès le premier quart du XVIIe siècle. »
De 1597 à 1700, Nathalie Stalmans donne vie aux habitants successifs de la demeure, mêlant habilement des personnages réels à d'autres issus de son imagination. Les dialogues qu'elle leur prête me semblent justes et sans anachronismes.
Quatre parties se succèdent chronologiquement et nous proposent de suivre l'évolution d'une famille ancrée dans un contexte historique. Au fil des pages, nous vivrons sous les règnes des archiducs Albert et Isabelle, Philippe IV, Charles II d'Espagne, nous connaîtrons les différentes guerres dans les Pays Bas espagnols et une peste qui ravagea Bruxelles en 1669.
Si la majorité du récit est prise en charge par un narrateur extérieur et omniscient, les chapitres de la deuxième partie donnent la parole à des personnages différents dont les visions se complètent. A la fin, les lettres de Madeline décrivent son point de vue sur la vie citadine à une correspondante recluse dans le béguinage.
Quelques expressions en vieux flamand émaillent le texte. Elles apportent une touche d'authenticité et du pittoresque au récit. Toutefois, même si pour ma part je les comprends, j'aurais trouvé utile qu'une traduction soit prévue pour les lecteurs qui ne pratiquent pas la langue de Vondel. Il en va de même pour des citations latines.
Le volume se referme sur des annexes récapitulant les personnages attestés historiquement, les rois et gouverneurs qui se succèdent à Bruxelles, les guerres qui ont déchiré les Pays Bas espagnols.
Enfin, trois plans de la ville à différentes époques nous donnent la possibilité de nous situer dans le récit et de voir quels lieux ont survécu jusqu'à nos jours.
Un arbre généalogique des occupants de la maison rappelle aux distraits quels sont les liens qui unissent les personnages. Pour ma part, je recommanderais aux futurs lecteurs de ne le consulter qu'à la fin, pour ne pas déflorer certains aspects de l'histoire.
J'aime beaucoup les romans historiques et j'apprécie une promenade à travers le temps dans des lieux qui me sont familiers. La Rue Neuve, je l'ai arpentée en tous sens pendant des années. Mais, le nez rivé aux vitrines, qui donc a déjà eu l'idée de lever les yeux et d'observer un de ces vestiges vieux de trois cents ans ? Pas moi. C'est chose faite. Merci donc à Nathalie Stalmans qui m'a donné l'opportunité de découvrir cet aspect inédit d'une ville que je connais pourtant bien.
Ce roman m'a beaucoup plu.
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