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EAN : 9782843625305
288 pages
Terre de brume (20/08/2014)
3.65/5   10 notes
Résumé :
Bruxelles, 1615. En plein cœur des prairies marécageuses bordant la Senne, Jérôme de Meester esquisse le tracé de la future rue Neuve. Finis terrae s’inspire de l’histoire des habitants du dernier témoin de cette époque, une maison quatre fois centenaire, classée, bordant l’artère devenue aujourd’hui la plus commerçante de la ville.
Capitale d’un « état-tampon » séparant les puissances ennemies, terre de passage où se croisent des armées errantes en quête de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
On n'est pas vraiment tendre en cette fin de XVIe siècle. Parce qu'elle ne veut pas abjurer, une anabaptiste est enterrée vive sous les yeux de son petit garçon.
Devenu adulte, Jérôme de Meester conçoit un grand projet. Il acquerra les terres qui bordent la Senne pour y ériger un nouveau quartier cossu. La taxe perçue sur les habitations est censée assurer sa fortune. Jérôme lui-même habitera une de ces demeures élevée à l'endroit où vivait l'homme qu'il soupçonne d'avoir trahi sa mère et qui va devenir son beau-père.
Ce roman retrace l'histoire de la maison « à pignons située aux numéros 39 à 43 de la Rue Neuve (…) le plus ancien et le dernier représentant du bâti traditionnel qui bordait cette longue artère dès le premier quart du XVIIe siècle. »
De 1597 à 1700, Nathalie Stalmans donne vie aux habitants successifs de la demeure, mêlant habilement des personnages réels à d'autres issus de son imagination. Les dialogues qu'elle leur prête me semblent justes et sans anachronismes.
Quatre parties se succèdent chronologiquement et nous proposent de suivre l'évolution d'une famille ancrée dans un contexte historique. Au fil des pages, nous vivrons sous les règnes des archiducs Albert et Isabelle, Philippe IV, Charles II d'Espagne, nous connaîtrons les différentes guerres dans les Pays Bas espagnols et une peste qui ravagea Bruxelles en 1669.
Si la majorité du récit est prise en charge par un narrateur extérieur et omniscient, les chapitres de la deuxième partie donnent la parole à des personnages différents dont les visions se complètent. A la fin, les lettres de Madeline décrivent son point de vue sur la vie citadine à une correspondante recluse dans le béguinage.
Quelques expressions en vieux flamand émaillent le texte. Elles apportent une touche d'authenticité et du pittoresque au récit. Toutefois, même si pour ma part je les comprends, j'aurais trouvé utile qu'une traduction soit prévue pour les lecteurs qui ne pratiquent pas la langue de Vondel. Il en va de même pour des citations latines.
Le volume se referme sur des annexes récapitulant les personnages attestés historiquement, les rois et gouverneurs qui se succèdent à Bruxelles, les guerres qui ont déchiré les Pays Bas espagnols.
Enfin, trois plans de la ville à différentes époques nous donnent la possibilité de nous situer dans le récit et de voir quels lieux ont survécu jusqu'à nos jours.
Un arbre généalogique des occupants de la maison rappelle aux distraits quels sont les liens qui unissent les personnages. Pour ma part, je recommanderais aux futurs lecteurs de ne le consulter qu'à la fin, pour ne pas déflorer certains aspects de l'histoire.
J'aime beaucoup les romans historiques et j'apprécie une promenade à travers le temps dans des lieux qui me sont familiers. La Rue Neuve, je l'ai arpentée en tous sens pendant des années. Mais, le nez rivé aux vitrines, qui donc a déjà eu l'idée de lever les yeux et d'observer un de ces vestiges vieux de trois cents ans ? Pas moi. C'est chose faite. Merci donc à Nathalie Stalmans qui m'a donné l'opportunité de découvrir cet aspect inédit d'une ville que je connais pourtant bien.
Ce roman m'a beaucoup plu.
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Finis Terrae est un roman historique qui transporte le lecteur dans le Bruxelles du 17e siècle, une période marquée par de nombreuses guerres et par la domination espagnole des Pays-Bas (aujourd'hui, la Belgique). Il s'agit en réalité de quatre récits, situés chacun à plusieurs années d'intervalle, mais liés dans le temps et l'espace: la chronologie suit quatre générations d'une même famille, et le lieu commun à toutes les péripéties est une maison bourgeoise de la Rue Neuve, dont on peut toujours admirer la façade au numéro 43 aujourd'hui. La plupart des personnages sont fictifs, mais certains Bruxellois passés à la postérité (Jérôme de Meester, Jean Vandermeulen) font partie intégrante de l'intrigue.

L'inconvénient des romans dont le sujet principal est un lieu ou un objet (ici, la maison de la Rue Neuve), c'est qu'ils font parfois passer les personnages au second plan. Quand en plus le roman se compose de courts récits successifs, il est souvent difficile de s'attacher aux personnages. Et pourtant, Nathalie Stalmans réussit à surmonter ces deux écueils: ses personnages sont crédibles, et certains sont assez attachants pour qu'on s'identifie à eux. A la fin de la première partie, j'étais presque triste de quitter Jérôme et sa jeune femme Virginie pour continuer le récit 17 ans plus tard.

Les changements de narrateur, d'une partie à l'autre mais aussi au sein de certaines parties, m'ont paru plutôt judicieux (pourtant, les changements trop fréquents ont tendance à m'irriter) et grâce à eux nous vivons cette époque à travers les yeux d'un orphelin ambitieux, d'une domestique, d'un jeune voyageur italien ou encore d'une femme bourgeoise aisée.

L'auteure a beau être enseignante, son style n'est pas didactique à l'excès (un reproche que je fais parfois aux romans historiques francophones qui, en voulant "enseigner l'histoire", accumulent trop d'explications et d'apartés sur le contexte historique, au détriment de la trame romanesque). Il y a tout juste assez de repères historiques, avec de très utiles cartes de la ville et quelques repères chronologiques succints en annexe. A vrai dire, j'ai été très positivement surprise par Finis Terrae : j'ai été charmée par le style de l'auteure et le sujet, et j'ai passé un très bon moment. Dommage toutefois qu'une version epub ou Kindle ne soit pas encore disponible!
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Si la mère de Jérôme De Meester n'avait pas été exécutée pour hérésie, il n'aurait sans doute pas eu l'idée d'ouvrir une nouvelle rue dans le quartier du Marais, là-bas, aux frontières de la ville, entre la Senne et les champs. Mais il voulait posséder le morceau de terre où on l'avait ensevelie et il les a tous achetés pour créer la rue Neuve Notre Dame.

A travers la vie de trois générations, Nathalie Stalmans évoque l'histoire de Bruxelles au XVII siècle. Et elle connait son affaire! Docteure en histoire, elle fait revivre dans ce roman une ville prospère mais déchirées par des guerres incessantes décidées par des puissances étrangères, jalouse de ses privilèges mais en proie aux caprices de gouverneurs plus ou moins éclairés. On s'enthousiasme pour les destins de ces soldats arrivés là par hasard, servantes tirées du ruisseau, magistrats tombés en disgrâces après de brillantes carrières, jeunes femmes devenues béguines par dépit amoureux. Les histoires se mêlent et s'entremêlent nous emmenant dans toutes les classes de la société, dans tous les quartiers de la ville, nous proposant finalement un portrait saisissant de la métropole du Nord. Les Bruxellois s'amuseront à retrouver tous les endroits qu'ils connaissent bien, les autres seront séduits par les descriptions. Je ne saurais que conseiller aux touristes d'emmener ce Finis Terrae avec eux pour un long week-end dans la capitale et de le lire aux terrasses de la Grand Place, dans les vieux estaminets comme Chez Toone ou assis sur les marches de Sainte-Gudule.
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Coup de Coeur du Magazine Historia (mensuel n°813, septembre 2014). Je cite : "De 1648 à 1708, les Pays-Bas espagnols furent ravagés par les guerres. À Bruxelles, chacun survit. On y découvre une maison vieille de quatre cents ans et une multitude de portraits - comme saisis sur le vif par un peintre flamand - bourrés d'humour, de philosophie, et juste ce qu'il faut de parfaite érudition."
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L'idée de base est géniale. Bruxelles au XVIIe siècle... Historique et en même temps proche de nous. Pourtant, je reste mitigée. Je me suis un peu perdue au travers de tous ces personnages. Si l'idée de voir l'évolution des familles à travers les générations est intéressant, on passait trop vite de l'une à l'autre selon moi. Peu de temps pour s'attacher aux personnages donc... Bref intéressant mais j'aurais aimé avoir plus de "temps" pour plonger dans cet univers.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Alors que la confusion la plus totale s'était emparée du pays, l'Angleterre avait décrété que, puisque les Pays-Bas ne voulaient plus de ses draps, elle n'achèterait plus de dentelle. A Bruxelles, les centres de production officiels avaient encore des commandes en cours pour la noblesse du haut de la ville, mais les ateliers illégaux avaient tous fermé, jetant à la rue des centaines de filles.
Maximilien-Emmanuel n'avait cure des cris des oies tant qu'il en amassait les plumes. Son fils était pressenti comme l'héritier du trône d'Espagne. Ce jour-là, lui, le gouverneur, s'arrangerait pour recevoir les Pays-Bas. Il serait roi, il possèderait un pouvoir absolu. Et tant qu'à régner, il aimerait autant que ce soit sur un pays redevenu prospère.
Son fils n'avait que six ans. C'était un détail que le gouverneur avait tendance à oublier.
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Nous avons bien sûr un soldat, comme tout le monde, mais le nôtre est particulier car il est français! Il roule de grands yeux apeurés à l'idée que sa nationalité soit connue. La France nous a fait tant de misère qu'il est coutume de dire qu'au lieu de devenir français, nous préfèrerions nous faire turcs!
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Aux yeux de Mathias, l'amitié et l'amour n'étaient pas des valeurs durables. Si on lui avait demandé quel sentiment résiste au temps, il aurait sans doute répondu: la haine. (p. 48)
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