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Critique de traversay


Prenez un lac, sa surface est lisse, à peine ridée par le vent. Mais, en-dessous, des remous l'agitent sans doute, sans que personne ne s'en aperçoive. Invisibles. Les histoires de Peter Stamm sont de la même eau, si l'on peut dire, d'autant plus dans un recueil de nouvelles comme Au-delà du lac où presque tous les récits se déroulent aux abords du lac de Constance. L'impression première est d'entrer dans l'intimité de ses personnages, à un moment donné de leur vie. Ces hommes et ces femmes, en solitaire ou en couple, ont des contours incertains, ils se cherchent, tentent de contrôler leurs existences sans y parvenir tout à fait. Ce qui fait la beauté diaprée des nouvelles de Stamm, c'est non seulement leur caractère flottant et énigmatique, mais aussi leur ouverture vers un futur indéchiffrable. Chaque récit pourrait se terminer par des points de suspension, liberté est donnée au lecteur d'imaginer une (des) suite(s) possible(s). le rapport à la nature y est très fort et certaines nouvelles flirtent avec un fantastique éthéré qui se marie étonnamment avec des évènements et des gestes d'apparence ordinaires. Nous sommes en Suisse et il y a parfois une union surprenante entre un peu d'exubérance italienne et une dose de rigueur allemande. Ce qui ne veut pas dire que la tonalité est neutre. Plutôt de l'ordre de la mélancolie, ce sentiment dont Victor Hugo écrivait qu'il représentait "le bonheur d'être triste." Au-delà du lac, ce sont dix nouvelles et pas une seule n'est ratée. Cet auteur est vraiment précieux quelque part dans sa subtile constance (et autour du lac éponyme).
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