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Critique de Trollibi


Villers-sur-Mehaigne-en-Hesbaye, petit village campagnard de Wallonie. Marc et Dénis sont amis depuis l'enfance. Marc, le sage, attaché à sa terre et aux traditions, a repris l'exploitation agricole et laitière de son père et tente de la maintenir à flôt malgré les difficultés. Denis, quant à lui, a disparu sans crier gare pendant vingt ans et, sans donner la moindre explication, il revient dans son village natal alors que son père est mourant.

Dans ce roman « du terroir », Francis Stapelle construit l'histoire d'une amitié touchante en mettant bout à bout des tranches de vie, avec un constant jeu entre le passé, les souvenirs et le présent. Au lecteur de retracer le fil, de s'interroger sur les non-dits et les omissions, de se sentir frustré de ne pas pouvoir tout connaître, de devoir imaginer, attendre… Car il en est ainsi de la vie des autres : pouvons-nous toujours l'appréhender dans sa globalité ?

Mais surtout, « Saint Marc et le diable Denis », c'est le roman d'une région, la Hesbaye, celle où vit l'auteur, qu'il connaît très bien et où il a choisi de faire vivre ses personnages. Villers-Mehaigne-en-Hesabye a beau être un village imaginaire, il pourrait être n'importe lequel des petits villages de nos campagnes hesbignonnes. La vie dans les campagnes, l'évocation des fêtes de village et des élections locales, les difficultés de certains agriculteurs, les rumeurs qui circulent et, tout simplement, les gens qui peuplent ce petit village, sont autant d'instantanés qui composent une fresque très réaliste.

Le style de Francis Stapelle est tantôt poétique, tantôt empli d'un humour un peu grinçant et le texte fourmille de néologismes construits sur base de jeux de mots et de mots-valises qui expriment en un clin d'oeil une situation, un sentiment. J'ai savouré ces petits jeux langagiers, tout comme la construction du roman qui perd volontairement le lecteur dans les méandres de l'histoire qui, comme la vie, ne suit pas toujours un chemin tout tracé bien rectiligne.

J'ai réellement pris du plaisir à retrouver les lieux et une ambiance que je connais bien et j'ai retrouvé, dans ce roman, un peu de mon Villers à moi pour bien des aspects, ce qui m'a fait sourire plus d'une fois. Et, sur l'image de certains personnages est même venu se superposer le visage de certaines personnes que je côtoie très souvent (si elles savaient…).

(Centre culturel de Huy, « Les Matins du Livre », février 2022)
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