AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782806106117
192 pages
Academia (09/06/2021)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Pourquoi Denis, revenu occuper le moulin de son père, refuse-t-il d’expliquer, même à son ami Marc, sa disparition pendant vingt ans de son petit village dans la campagne de Hesbaye ? Comment Marc, à la ferme de La Manoque, va-t-il s’adapter à la mutation déjà en cours de l’ancestrale agriculture locale ? L’amitié entre les deux hommes est solide mais n’abrite pas de tout quand, au village, le passé des uns, le présent des autres, s’entremêlent ; quand se révèlent l... >Voir plus
Que lire après Saint Marc et le diable DenisVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Villers-sur-Mehaigne-en-Hesbaye, petit village campagnard de Wallonie. Marc et Dénis sont amis depuis l'enfance. Marc, le sage, attaché à sa terre et aux traditions, a repris l'exploitation agricole et laitière de son père et tente de la maintenir à flôt malgré les difficultés. Denis, quant à lui, a disparu sans crier gare pendant vingt ans et, sans donner la moindre explication, il revient dans son village natal alors que son père est mourant.

Dans ce roman « du terroir », Francis Stapelle construit l'histoire d'une amitié touchante en mettant bout à bout des tranches de vie, avec un constant jeu entre le passé, les souvenirs et le présent. Au lecteur de retracer le fil, de s'interroger sur les non-dits et les omissions, de se sentir frustré de ne pas pouvoir tout connaître, de devoir imaginer, attendre… Car il en est ainsi de la vie des autres : pouvons-nous toujours l'appréhender dans sa globalité ?

Mais surtout, « Saint Marc et le diable Denis », c'est le roman d'une région, la Hesbaye, celle où vit l'auteur, qu'il connaît très bien et où il a choisi de faire vivre ses personnages. Villers-Mehaigne-en-Hesabye a beau être un village imaginaire, il pourrait être n'importe lequel des petits villages de nos campagnes hesbignonnes. La vie dans les campagnes, l'évocation des fêtes de village et des élections locales, les difficultés de certains agriculteurs, les rumeurs qui circulent et, tout simplement, les gens qui peuplent ce petit village, sont autant d'instantanés qui composent une fresque très réaliste.

Le style de Francis Stapelle est tantôt poétique, tantôt empli d'un humour un peu grinçant et le texte fourmille de néologismes construits sur base de jeux de mots et de mots-valises qui expriment en un clin d'oeil une situation, un sentiment. J'ai savouré ces petits jeux langagiers, tout comme la construction du roman qui perd volontairement le lecteur dans les méandres de l'histoire qui, comme la vie, ne suit pas toujours un chemin tout tracé bien rectiligne.

J'ai réellement pris du plaisir à retrouver les lieux et une ambiance que je connais bien et j'ai retrouvé, dans ce roman, un peu de mon Villers à moi pour bien des aspects, ce qui m'a fait sourire plus d'une fois. Et, sur l'image de certains personnages est même venu se superposer le visage de certaines personnes que je côtoie très souvent (si elles savaient…).

(Centre culturel de Huy, « Les Matins du Livre », février 2022)
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Aller à l’école, c’est comme une longue saison de semis. Les jardiniers enseignent, ensemencent à tous bras, à tout vent. On plante, on inculque, on arrose, on explique, on espère, on attend, on évalue. Certaines jeunes pousses se portent de mieux en mieux et d’autres de mal en pis. Il y en a qui frôlent l’élite, les sommets et d’autres qui s’écrasent dans le fond, la « cancruétude ». La majorité gît dans la moyenne, dans le juste milieu. Mi-maître, mi-valet. (p.52)
Commenter  J’apprécie          10
Dans l’immense communauté sphérique de tous les occupants sapiens de la terre, vivent et s’entrecroisent une multitude de sous-communautés dont les individus composants sont soudés dans une appartenance commune, telle celle-ci sous le chapiteau. Des femmes, des hommes et des enfants y sont rassemblés, marqués par un attachement à un petit morceau de géographie appelé village et plus particulièrement à celui-ci, le leur, pour y vivre, y avoir vécu, en être parti, y être revenu, y être un jour né et/ou bientôt un jour mort. (p.118)
Commenter  J’apprécie          00
Mon père, qui s’y connaît en patrimoine, savait que chacun de nous est riche d’en posséder un, immatériel, niché au fond de son cœur et dans sa tête, qui ne se vend ni ne s’achète, qui se cultive, croît, peut se tromper et se corriger, s’enrichir. Il m’a légué la conscience de détenir au fond de moi ce bien précieux. (p.171)
Commenter  J’apprécie          00
Le découragement produit l’énergie indomptable de se débattre contre on ne sait quoi, peut-être des moulins, comme sous une secousse qui désarticule. (p.91)
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : campagneVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
307 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *}