Aller à l’école, c’est comme une longue saison de semis. Les jardiniers enseignent, ensemencent à tous bras, à tout vent. On plante, on inculque, on arrose, on explique, on espère, on attend, on évalue. Certaines jeunes pousses se portent de mieux en mieux et d’autres de mal en pis. Il y en a qui frôlent l’élite, les sommets et d’autres qui s’écrasent dans le fond, la « cancruétude ». La majorité gît dans la moyenne, dans le juste milieu. Mi-maître, mi-valet. (p.52)
Mon père, qui s’y connaît en patrimoine, savait que chacun de nous est riche d’en posséder un, immatériel, niché au fond de son cœur et dans sa tête, qui ne se vend ni ne s’achète, qui se cultive, croît, peut se tromper et se corriger, s’enrichir. Il m’a légué la conscience de détenir au fond de moi ce bien précieux. (p.171)
Dans l’immense communauté sphérique de tous les occupants sapiens de la terre, vivent et s’entrecroisent une multitude de sous-communautés dont les individus composants sont soudés dans une appartenance commune, telle celle-ci sous le chapiteau. Des femmes, des hommes et des enfants y sont rassemblés, marqués par un attachement à un petit morceau de géographie appelé village et plus particulièrement à celui-ci, le leur, pour y vivre, y avoir vécu, en être parti, y être revenu, y être un jour né et/ou bientôt un jour mort. (p.118)
Le découragement produit l’énergie indomptable de se débattre contre on ne sait quoi, peut-être des moulins, comme sous une secousse qui désarticule. (p.91)