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Critique de SophieLesBasBleus


Un groupe de jeunes gens profite d'un séminaire à Cracovie pour découvrir une ville qui porte encore les stigmates de l'Histoire. Pour la génération de Katell, David, Zahia, Théo et leurs amis, l'Holocauste et le sort des juifs polonais ne sont souvent perçus que par les fictions cinématographiques et par les quelques souvenirs qu'ils gardent de leur scolarité. Commémorations, films, séries documentaires, programmes scolaires... se donnent pour tâche d'empêcher l'oubli. Il n'en reste pas moins que, pour les plus jeunes, les faits ainsi rapportés ne résonnent que d'un écho lointain.
Brutalement, à Cracovie, L Histoire s'incarne devant eux. Les silences se fendent et laissent surgir des fragments d'horreur. Mais c'est surtout le récit d'un vieil homme rencontré au musée qui les fait réellement pénétrer une vérité effroyable. Traqué par les paysans polonais autant que par les soldats allemands, le jeune garçon de 17 ans se terre dans la forêt, s'enfouit dans des tanières, survit à la faim, à la soif, à la peur et à la haine. Seule la présence des cigognes le rassure et le rappelle vers la vie.
En nommant les victimes, en décrivant leurs supplices, le récit de ce vieil homme prend en charge la réalité du passé et parvient à l'inscrire dans le présent de ses jeunes auditeurs. Ce travail de transmission passe par la limpidité et la justesse de l'écriture de Valère Staraselski qui semble s'effacer derrière la voix de ce narrateur bouleversant. Celui-ci agit comme un révélateur, comme un réveilleur de conscience. Ce beau roman devient la digne épitaphe de ces femmes, de ces hommes, de ces enfants dont l'existence a été niée.
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