J'ai toujours été un admirateur de
Charlie Chaplin (surtout dans « Monsieur Verdoux »). Je collectionne ses photos et les coupures de presse le concernant. Et, bien entendu, j'ai lu son autobiographie «
Histoire de ma vie ». Aussi, j'ai abordé ce roman de l'Italien
Fabio Stassi, tiraillé entre l'envie et la crainte. Et je dois bien avouer que ce fut une agréable surprise. Probablement pour la raison qu'à travers le récit des années d'avant « Charlot », j'ai eu droit à un incroyable état des lieux des États-Unis au début du XXe siècle : tout s'y trouve l'immigration, les rencontres, la solidarité, la débrouille, le racisme, le KKK, le parcours initiatique, etc. Si bien que les pages consacrées à la typographie m'ont séduit alors que celles à propos de la boxe m'ont laissé de glace (question de sensibilité, je suppose). Évidemment, le long passage consacré à ses débuts au cinéma est également un moment savoureux, sous-tendu d'un humour très distancié.
La structure du livre en six bobines (comme pour un long métrage), alternant avec sept « intertitres », crée un rythme resserré comme les différentes étapes de la vie. le style alerte, très imagé, crée un monde burlesque aux personnages grotesques, truculents, parfois morbides, mais toujours passionnants et attendrissants.
Il est par ailleurs dommage que les autres romans de
Fabio Stassi ne soient pas disponibles en français.