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Critique de Flodopas78


Ce roman choral questionne avec acuité une période douloureuse de l'histoire grecque : le massacre de Kalavryta. La Wehrmacht, en représailles de l'assassinat de prisonniers allemands par les résistants, rassembla tous les hommes du village de Kalavryta sur le champ de Kapis pour les fusiller puis brûla le village. Au centre de ce roman, Athos le forestier, survivant improbable du massacre, alors que son propre fils meurt à ses côtés, trouve refuge dans la forêt puis s'y établit définitivement pour y trouver la paix de l'esprit, renonçant à sa vie d'avant, laissant femme et enfant. Se considérant comme un mort en sursis, Athos se consacre désormais au soin des arbres et se tient à l'écart de toute lutte fratricide alors que la Grèce est déchirée par une guerre civile opposant anciens résistants, majoritairement communistes, et l'armée gouvernementale du régime royaliste. Autour de lui, des figures féminines fortes, sa femme Marianthi et sa fille Margarita qui lutteront toute leur vie contre un sentiment d'abandon, sa petite fille Lefki qui cherchera à comprendre l'attitude de son grand-père et vivra à l'ombre de sa mémoire. Il y a aussi Kurt le médecin allemand, rescapé lui aussi, ami d'Athos, revenu en Grèce après la guerre pour réparer les crimes commis par les troupes allemandes. Tous ces personnages se succèdent et racontent les évènements de leur point de vue offrant ainsi différentes lectures du passé et comment celui-ci a modelé la vie de chacun d'entre eux.
Mêlant références bibliques et mythologiques, l'auteure nous fait réfléchir sur la violence à laquelle personne n'échappe dès lors que l'on prend les armes pour défendre son pays ou ses convictions. Athos, figure de paix, est celui qui renonce à toute vengeance pour sauver son humanité. Il est également la mémoire vivante des victimes (Athos signifie cendre en grec), celles qui sont mortes ce jour-là sur le champ de Kapis. Pour chacune d'entre elles, Athos a planté un gland qui au cours des années sont devenus une belle chênaie afin que les morts ressuscités revivent dans chaque jeune tronc. Pour ne pas oublier.
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