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Critique de latina


« Si tant est que ça l'ait été un jour, il n'est désormais plus possible de raconter l'histoire d'une personne de manière linéaire, ou comme on dit, du berceau à la tombe. Personne ne vit comme ça. Dès que notre premier souvenir s'ancre dans notre conscience, nous cessons de percevoir le monde et de penser linéairement, nous vivons tout autant dans les événements passés que dans le présent ».


Manifestement, le narrateur nous a donc baladés l'espace d'une vie en se jouant du périmètre de l'âge. S'il commence bien par la conception de Asta, il continue par la chute de son père des années plus tard sur le trottoir, chute entrainant une cohorte de souvenirs de tout acabit et de toute époque, et puis il nous emmène dans les fjords de l'Ouest de l'Islande pour les 15 ans d'Asta, nous fait faire un bond dans le futur pour que nous assistions à l'âge mûr d'Asta, nous fait revenir à ses tentatives de suicide, ensuite à Vienne où une Asta libérée mais déchirée nous apparait bien cynique, et ainsi de suite jusqu'à un événement tragique dont je ne dirai rien – un de plus, de toute façon-.
Un leitmotiv : les lettres qu'Asta écrit à son amour qui l'a quittée en lui lançant une phrase terrible : « Je suis absolument certain que tu iras loin avec ta chatte ».


J'ai adoré ce va-et-vient entre les différentes époques, j'ai adoré repérer aux indices dont le narrateur parsème son texte les états d'âme d'Asta et par là, son âge ainsi que la situation et les états d'âme des autres membres de sa famille. A vrai dire, sa vie n'a pas été un long fleuve tranquille, et elle a de qui tenir. Sa mère Helga est une forte personnalité, un sale caractère, mais belle à damner tous les saints, encore plus belle qu'Elisabeth Taylor. Asta lui ressemble, énormément, par son mal-être et son désir d'aimer et d'être aimée. Mais pas caractérielle comme sa mère, non.


J'ai adoré suivre la vie d'Asta au gré des rencontres des personnes qui ont façonné sa vie et sa façon d'être, au gré du malheur, des quelques moments heureux, de l'espoir, et souvent du désespoir.
C'est une occasion pour le narrateur (on ne saura jamais qui il est vraiment) pour donner sa propre vision des choses, et de distiller des pensées si profondes, si humaines que j'aurais dû les noter au fur et à mesure. C'est qu'il y en a tellement!


Vraiment, je recommande ce livre si chaleureux malgré ses coups du sort, si intimiste malgré la vie mouvementée de ses personnages.
Asta, aux « commissures des lèvres comme calquées sur des larmes », m'a attachée à la vie, à l'amour, à la nature si revêche d'Islande, m'a retenue aux portes de la mort, m'a fait apprécier davantage la philosophie et la poésie. Car après tout, c'est ce qu'il nous reste, au seuil de la vieillesse, non ? En tout cas, c'est ce que le narrateur nous envoie comme message...
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