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Critique de Stockard


Bruce Mason (personnage bien connu des lecteurs de la Montagne en Sucre) est né, a grandi, connu ses premières amours, solides amitiés et désillusions à Salt Lake City, ville qu'il a fini par quitter pour poursuivre des études de droit dans le Minnesota avec dans l'idée de ne plus jamais remettre ne serait-ce que le bout du petit orteil gauche dans sa ville natale. Idée qui a tenu la route jusqu'à ce qu'une vieille tante, dont il était aussi proche que le soleil l'est de Pluton, casse sa pipe et l'oblige à renouer avec un passé qu'il avait mis presque cinquante ans à tenter d'oublier.
Et c'est au travers de rues, avenues et lieux presque oubliés que Bruce Mason renoue avec ses souvenirs autant qu'avec le jeune homme qu'il était à cette époque l'obligeant à se colleter de nouveau avec celui qui subissait les revers d'une enfance trop studieuse et pas assez sportive (en termes clairs : un crevette anémiée et grande gueule dont le verbe haut était la seule chose sur laquelle il pouvait compter pour se faire un tant soit peu remarquer), puis plus tard la double perte de la mère vénérée et de son premier amour, le tout sous l'oeil d'un père qui aurait préféré s'étouffer avec son alcool de contrebande plutôt que de laisser traîner une mini miette d'amour pour son fils.

La construction narrative oscillant entre passé et présent n'est jamais un exercice facile, à l'instar du roman choral, beaucoup s'y cassent les ratiches, mais pas Wallace Stegner qui transforme l'essai avec brio. Sans jamais nous perdre ni nous ennuyer, il nous livre un roman pudique sur le temps qui passe et les blessures qui restent, tout empli de nostalgie et de douceur à la faveur d'un personnage-alter ego attachant, fouillé et profond.
Grâce à Babelio et aux bien aimées éditions Gallmeister (qu'ils en soient infiniment remerciés) je rencontre enfin Wallace Stegner, un projet depuis trop longtemps remis au lendemain, eh bien voilà c'est fait et non seulement je ne le regrette pas mais je ne vais maintenant plus traîner pour me jeter dans le reste de sa bibliographie (ô joie, ivresse et hallelujah à l'idée des belles heures de lecture qui m'attendent).
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