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Critique de Isacom


C'est le premier roman de Steinbeck, et il parle de pirates.
N'allez pas vous imaginer un petit Johnny S. passionné par les aventures de Barbe-Noire ou d'Anne Bonny. On n'entend même pas "À l'abordage !" une seule fois dans l'histoire.
Non, ce qui intéresse notre petit Johnny, c'est le personnage réel d'Henry Morgan, le pirate gallois, mais dans une dimension quasi métaphysique.
Le roman se divise en trois parties, séparées par des intermèdes au pays de Galles où Morgan, puis son père, visitent Merlin, sorte d'oracle harpiste (Je l'ai imaginé sous les traits d'Alan Stivell : ça collait parfaitement.)
Dans la première partie le jeune Henry, captivé par le récit d'un pirate de retour au pays, prend la décision de partir pour la Barbade.
Dans la deuxième partie, il traverse l'Atlantique puis se retrouve lié par un contrat de cinq ans dans une plantation.
Dans la troisième partie, c'est sa carrière de pirate qui est retracée, avec l'épisode marquant du sac de Panamá (La Coupe d'Or était le surnom de la ville.)
On découvre un Morgan sans cesse insatisfait, sans cesse en quête de plus : plus de richesse, plus de pouvoir, plus de prestige. Mais la prise de Panamá, en étant le clou de sa carrière, l'amène à s'interroger : que peut-il faire de plus, après ça ? Cela en valait-il la peine ? Après quoi court-il, en définitive ? Est-ce, comme dans le proverbe, l'espoir qui fait vivre ? Comme dans "La perle" écrit 20 ans plus tard, l'acquisition de la richesse va-t-elle de pair avec le délabrement moral ?
N'allez pas comparer ce roman aux récits authentiques et aux oeuvres d'historiens.
Ne vous laissez pas non plus distraire par les nombreuses incohérences de cette biographie, dans laquelle "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil" – sauf Morgan (Je vous rappelle que c'est un premier roman, remarquez tout de même comme Steinbeck était déjà doué.)
Laissez vous emporter, plutôt, par l'émerveillement du gamin lors de sa première traversée, par le fantasme absolu qu'est la "Santa Roja", cette femme mystérieuse belle "comme le soleil", et par le souffle épique de cette marche forcée au travers de l'isthme de Panamá.
La traduction de 1952 par Jacques Papy est parfaite.
Challenge Nobel
LC thématique mars 2023 : "Une biographie romancée ou non"
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