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Critique de Franckync


Titre : Les raisins de la colère
Auteur : John Steinbeck
Editeur : Gallimard
Année : 1939
Résumé : 1930 Oklahoma. Tom Joad est sur la route. Récemment libéré de prison pour un homicide involontaire, le jeune homme rejoint les siens alors que la grande dépression fait rage dans le pays. Une mauvaise surprise l'attend, les siens sont expulsés de la ferme familiale et s'apprête à tenter leur chance en Californie. Bientôt tous les Joad sont jetés sur les routes à la recherche d'une vie meilleure. Mais le chemin est rude et le travail rare, ceux qu'on surnomme maintenant les Okies vont devoir affronter maints périls pour survivre et éviter la dislocation de la famille.
Mon humble avis : Tout à été dit sur ce roman de l'illustre John Steinbeck. Lauréat du prix Nobel, prix Pulitzer, considéré comme son chef d'oeuvre, brillamment adapté au cinéma par John Ford, les raisins de la colère font partie de ces classiques qu'il faut avoir lu. C'est chose faite aujourd'hui pour votre humble serviteur et plutôt que d'essayer de vous expliquer mon ressenti en fermant les dernières pages de ce pavé – ce qui a déjà fait par d'autres mille fois plus talentueux que moi-même – je vais simplement vous expliquer pourquoi ce texte est sublime.
Parce que l'écriture n'a pas pris une ride : le style est simple, abordable et brillantissime, les descriptions belles à couper le souffle.
Parce que les thèmes abordés sont universels et les personnages attachants. Parce que les dialogues sont pertinents, parce qu'il est quasiment impossible de ne pas ressentir une immense compassion pour ces damnés de la terre expulsés de leurs terres.
Parce que c'est d'une modernité absolue. La critique du capitalisme sauvage est superbe et les chapitres où l'auteur décrit la situation économique du pays sont encore une fois brillantissimes.
Parce que Man, le personnage de la mère de famille est l'un des plus beaux portraits de femme jamais écrit. Cette femme qui prend le pouvoir, celle qui ne renonce jamais et garantie l'unité de la famille fera désormais partie de mon panthéon personnel des personnages littéraires inoubliables.
Parce qu'à l'égal de Man le personnage de Tom Joad est fort, puissant et terriblement humain. Sa magnifique tirade dans la dernière partie du roman est aujourd'hui passée à la postérité.
Parce que la lutte pour la survie est un thème intemporel et malheureusement d'actualité. Comment ne pas faire un parallèle avec ce qui se passe aujourd'hui sur les côtes européennes ?
Parce qu'au-delà d'être un grand livre, les raisins de la colère est un monument littéraire. Ses personnages des exemples de compassion, d'humanité et de courage.
Parce que près d'un siècle plus tard les situations décrites sont encore d'actualité, parce qu'on sent la colère de Steinbeck poindre entre les lignes, une colère saine et salutaire.
Parce que les Joad se battent pour survivre, parce que loin de ces personnages modernes aux désirs superflus, ces gens survivent sur le socle de la pyramide de Maslow. C'est beau, édifiant et bouleversant.
Parce qu'expulser ces familles les coupe de tout ce qui les définit. le mot déracinement prends alors tout son sens.
Parce que la dualité entre l'avidité des nantis et la solidarité des laissés pour compte est présente à chaque page. Parce que les sentiments décrits sont évidents, simples et ramène le lecteur à sa condition d'humain.
Par que non seulement Steinbeck fut un écrivain de génie mais aussi un homme courageux : Les raisins de la colère lui valurent des menaces de mort et un fichage au FBI pour cause de subversion.
Parce que sans jamais l'évoquer nommément, le texte de l'auteur de Salinas est éminemment politique et révolutionnaire. Une révolution qui s'inspire de Thomas Paine – l'un des théoricien de l'indépendance américaine – et non pas de Marx ou de Lenine.
Parce que les Joad sont naïfs, justes, perdus dans un monde hostile, toujours prêt à aider leur prochain malgré l'adversité. Parce que leurs valeurs sont celles des gens honnêtes et travailleurs et parce que quelque part, sur chaque continent, à chaque époque, des familles fuient la misère pour chercher un monde meilleur. Sans faire offense à l'auteur, sans présumer de ses desseins, c'est une évidence de penser que cette oeuvre leur est dédiée.
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Lien : https://francksbooks.wordpre..
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