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Critique de TiyiReader


Voici un petit retour du roman que je viens de terminer « Les raisins de la colère » de John Steinbeck.


📍Le fond

L'histoire se situe à la fin des années trente, la grande dépression américaine .

La famille Joad métayers depuis plusieurs générations se voit expulser de leur ferme, et se retrouve sans ressource.
Des prospectus leur ventant l'eldorado dans l'ouest américain les poussent à accomplir ce grand périple. Ils sont convaincus de pouvoir refaire leur vie en Californie. Des milliers de familles se dirigent vers l'espoir d'une vie meilleure. Néanmoins, on ressent le doute dans cette promesse du rêve, mais personne ne souffle mot car ils n'ont aucune autre solution que se diriger vers le soleil californien et ses vergers et ses vignes.

Le lecteur vit alors ce long trajet de la famille Joad sur la route 66 . On vit leurs déboires, et constatent avec fatalisme ce nouveau visage de l'économie, qui se revêt être impitoyable.. On ressent la faim, le malaise de cette famille qui se retrouve confrontée à un monde qu'elle ne connait pas. Ils ne souhaitent qu'une chose, trouver un travail, une maison, un peu de terre. Or en posant le pied en Californie, elle vivra dans des conditions de vie effroyables,

Appelés les « Okies » ils sont détestaient par les locaux les voyant comme une menace.

La famille Joad mettra tout en oeuvre pour s'en sortir malgré tout.

Ce qui m'a beaucoup interpelé, c'est bien la force et la détermination de la mère de famille dans cette histoire à maintenir l'unité de la famille malgré les épreuves.



📍La forme

Faut-il parler de la qualité de l'écriture ?

En lisant les premières lignes, on comprend tout de suite qu'on va avoir affaire à du lourd, de l'intense..Ce petit quelque chose qui nous dit qu'on va lire un roman de très grande qualité.
Il est considéré comme un chef d'oeuvre de la littérature. Quel plaisir aussi, de retrouver un langage, des expressions anciennes.

On comprend aussi pourquoi son auteur ait reçu le prix Nobel de littérature en 1962. La structure du livre est tout aussi remarquable
Nous vivons à travers un chapitre sur deux, l'histoire de cette famille, mais aussi de l'histoire de cette période aux États-Unis. Ce chapitre plus axé sur une description générale de la période permet aux lecteurs de réfléchir sur ce changement. Ces chapitres éveillent notre conscience, en faisant bien entendu le parallèle du passé et du présent, des conséquences de tout ce système économique qui s'est développé au cours de ce dernier siècle.

La terre et son exploitation change également de visage.

« Ils cultivaient sur le papier , ils avaient oublié la terre, son odeur, sa substance et se rappelaient seulement qu'elle leur appartenait, se rappelaient uniquement ce qu'elle rapportait et ce qu'elle leur coûtait. »

Aujourd'hui encore certains passages nous font échos…

« Et craignez le temps où les grèves s'arrêteront cependant que les grands propriétaires vivront...Car chaque petit grève réprimée est la preuve qu'un pas est en train de se faire. Et ceci encore vous pouvez le savoir...craignez le temps où l'humanité refusera de souffrir, de mourir pour une idée, car cette seule qualité est le fondement de l'homme même, et cette qualité seule est l'homme, distinct dans tout l'univers. »

Oeuvre à lire tant elle est sublime par sa profondeur et son incitation à la réflexion !
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