AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Albina


Un livre dense qui pose vraiment les bonnes questions et auxquelles l'auteur ne répondra que partiellement. S'appuyant sur la métaphore du château de barbe-bleu ; sur cette insatiable curiosité qui nous pousse à ouvrir toutes les portes du savoir sans nous préoccuper si celles ci peuvent déboucher sur la nuit ou, bel et bien, sur un cadavre, il s'interroge par la même sur la culture occidentale et sur le fait qu'elle n'ait pas constitué un rempart contre la barbarie. La civilisation allemande était une des civilisations les plus cultivées et nombre de soutiens d'Hitler faisaient partie de l'élite.
Il analyse les prémisses de ce qui s'apparente à une défaite de la pensée à travers la culture occidentale. le signe le plus significatif est l'ennui, consécutif aux guerres napoléoniennes, au désoeuvrement et au manque d'idéal de l'ordre bourgeois. Car si celui-ci s'accompagne d'un dynamisme économique et technique il est toujours basé sur une élite et sur un immobilisme social source d'inégalité.
Puis il aborde le problème brulant de la proximité de la culture avec la barbarie et particulièrement cette haine antisémite qui survit même à son objet et a entrainé l'holocauste. « La conscience est une invention juive », ce sont les mots mêmes d'Hitler. Ce qui nous ramène — à l'invention du monothéisme et à ce dieu unique aux exigences démesurées à l'origine de l'éthique chrétienne et d'un socialisme messianique.
Il ne manque pas de faire le lien entre la production de masse et la déshumanisation.
L'après-guerre amorcera le déclin de la culture classique, la crise des valeurs, une après culture qui rompt avec le langage et avec le respect des hiérarchies communément admises et avec tout ce qui constituait l'ordre bourgeois. L'image remplace les mots, c'est la naissance d'un méta langage (l'ordinateur) et le règne de la musique pop et rock.
Seule la science assure la continuité et bizarrement l'auteur, même s'il pointe le désastre écologique et les risques qu'il fait encourir à l'humanité si celle-ci ne s'accompagne pas d'une éthique, en devient le défenseur inconditionnel.
Il n'aborde que de biais ce qui pourrait fournir une clé de compréhension, l'élitisme et la division arbitraire de la société en classe. Même si la faillite des idéologies nous empêche de trouver une solution évidente, l'impuissance patente d'un capitalisme effréné devant les désastres qu'il engendre est pourtant bien la principale problématique et aurait mérité qu'il s'y attarde.Le sujet semble devenu tabou. L'auteur préfère s'abimer dans le paradoxe et prône le retour à une culture classique accompagnant un idéalisme scientifique qui risque de déboucher sur une catastrophe finale irréversible.
Commenter  J’apprécie          60



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}