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Critique de Henri-l-oiseleur


N. B. La photo de première de couverture sur Babelio varie selon les pages du site. Il est question ici de l'édition du Livre de Poche.

Cette édition de Poche de trois nouvelles des trois romanciers les plus connus du XIX°s, Stendhal, Balzac, Zola, permet d'utiles comparaisons sur la manière et le style de ces trois auteurs. Le thème commun est celui de l'amour contrarié. Le premier auteur, dans Vanina Vanini, emploie les ficelles du mélodrame et de l'histoire d'amour, mais légèrement, avec une ironie toujours fine qui éclaire le récit et le dédramatise, même en ses moments les plus violents. Les passions sont le trésor des jeunes héros de Stendhal, et l'Italie le théâtre de rêve de leur triomphe. Quand la passion s'éteint, le récit se termine. Balzac, avec ses personnages corses (qu'il confond avec des Italiens), semble faire de même, mais dans le cadre de la France impériale et de la Restauration. Cependant sa nouvelle, apparemment très stendhalienne, souffre du voisinage de Stendhal : comme ce narrateur est pataud avec ses explications, ses digressions, ses analyses générales ! Comme il s'empêtre dans les stéréotypes et comme il en est bêtement la dupe ! Comme il prend au sérieux les grosses ficelles du mélodrame dont Stendhal jouait avec humour ! Seul trait de génie : Balzac est une tête politique et sociale, il sait résumer toute la "guerre civile" de 1815 entre bonapartistes et monarchistes dans un atelier de peinture où sont des jeunes filles, et il sait faire agir les forces économiques et sociales sur ses héros. Stendhal ignore de genre de Nécessité dont les critiques marxistes feront leur quotidien. Stendhal ne connaît que la politique. Enfin, troisième auteur, Zola. Zola souffre encore plus du voisinage des deux autres, car il est bien plus bête, appliqué, besogneux que Balzac. Cependant il se tire mieux de ses nouvelles que de ses romans, car la forme brève lui interdit d'étaler complaisamment toutes ses "idées" pédagogiques étroites dont ses romans, selon lui, doivent faire la démonstration. Aussi le portrait de l'ambitieux Nantas est-il réussi, et l'idée de transformer un mariage de raison en prétexte de passion est intéressante et plutôt bien traitée. Les impressions que ce petit livre hétéroclite donnera sont très instructives et éclairantes.
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