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Critique de Korrigan


Vanina Vanini, une jeune, romanesque et belle princesse italienne, pourrait faire chavirer le coeur de n'importe qui. Mais c'est sous le charme de Pietro Missirilli, un jeune révolutionnaire, que cette jeune fille de 19 ans va tomber, n'accordant que peu d'importance au mari que son père lui avait préalablement choisi. Entre orgueil et amour, ces deux amants feront face à des sentiments grandioses soldés par de terribles stratagèmes. L'amour défie le pouvoir, et en subira les conséquences.

Le cocon doucereux d'un premier amour laisse ainsi place à une prison étouffante, un piège qui se referme finalement sur Vanina Vanini. En effet, celle-ci a décidé de dénoncer tous les membres des carbonari dont Pietro fait parti, excepté son amant, par simple jalousie car elle prétend que ce dernier porte plus d'amour pour sa patrie que pour elle. Ainsi, cette belle histoire d'amour se métamorphose en une tragédie amère, et ce, par la seule et unique jalousie de Vanina Vanini. J'ai trouvé ce personnage imbu d'elle même véritablement détestable du début à la fin. Tombant immédiatement sous le charme d'un parfait inconnu, elle se berce d'abord d'illusions avant de se lancer dans l'exécution d'un piège par pure jalousie, sans le moindre remords quant aux conséquences désastreuses que celui-ci engendre, sur le fond comme sur la forme : en effet, ce ne sont pas que de simples carbonari qu'elle dénonce, mais ce sont également les compatriotes de Pietro, qui lui avait explicitement expliqué que son amour pour la patrie l'appelait, ce dont elle n'a pas tenu la moindre rigueur.

Pietro quant à lui a seulement eu la malchance de rencontrer la mauvaise personne, voire même son total opposé : là où Vanina Vanini est égoïste, impulsive, jalouse et manipulatrice, Pietro est responsable, honnête, loyal et s'en tient à ses convictions. La belle princesse n'est que la représentation de ce qui est détestable chez l'être humain, tandis que le carbonaro révolutionnaire se trouve finalement être l'incarnation des plus belles qualités.
Cette opposition entre les deux amants est pour moi le point fort de cette oeuvre De Stendhal ; et la description de l'Italie du XIXe siècle devient à la fois le décor bucolique de cette romance mais également l'origine de sa fin tragique.
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