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Critique de LeScribouillard


Le trait de Chris Riddell est tout d'abord déroutant : sale, crasseux, organique, mais fascinant par son nombre de détails. Comme le dit si bien Wikipédia, il nous permet d'entrer dans un univers "totalement surréaliste". À peu de choses près. Il est en effet mention de cousins dans les marais, espèce existante dans le monde réel, et par la suite, dès que les auteurs voudront insérer un animal en caméo existant déjà, ils diront que c'est une espèce "des bois" : ours des bois, guêpe des bois, loups des bois, ect.
Du reste, celles-ci ont tout de même des caractéristiques spécifiques et tout - ou presque - est purement inventé, en-dehors des humains (assez particuliers car ils ont des oreilles pointues et que ce mot ne sera jamais employé dans aucun des tomes). Échassons (certes vaguement semblables à certaines machines de Matrix), pourrivores (bravo à la traduction pour ce nom particulièrement atypique !), gobelins de brassin apportant un petit côté Lewis Carroll qui sera éclipsé dans les tomes suivants, ours bandars (créatures emblématiques de la série), le tout dans un univers riche et foisonnant, frôlant le délire parfois, toujours plein d'aventures et qui malgré son côté bizarre et qui pardonne peu ne fait pas dans le dark pour autant. Pour faire court, disons en une phrase ce que "Chroniques du bout du monde" a fait à la fantasy jeunesse : il a donné une biologie et une physique alternatives, une science totalement exotique mais cohérente, à des enfants pour qui le worldbuilding n'allait jamais plus loin que quelques elfes et autres pirates.
Et ce jusque dans la forme du monde : il s'agit d'une immense falaise, rattachée à on ne sait pas trop quoi, une planète ou bien un bloc de roche de la même taille flottant dans le cosmos. Pourtant, malgré tout, la trame reste assez classique : au fond des Grands Bois, le petit Spic apprend qu'il a été adopté, part plus ou moins en quête de ses vrais parents mais ne doit surtout, surtout jamais s'écarter du chemin sous peine d'errer dans un monde sauvage et sans pitié. Et ce qui doit arriver arrive. Évidemment, à la fin, il retrouve son père qui ne l'avait vu que nourrisson mais qui savait que c'était lui depuis toujours, et hop, tout le monde s'arrache de ce trou pourri. Est-ce bâclé pour autant ? Non, je suis obligé de dire. Il y a de l'émotion, du suspense (surtout dans les derniers chapitres), et si Spic ne possède pas une personnalité particulièrement complexe, il est l'avatar idéal pour découvrir les Grands Bois.
Évidemment, le schéma du type qui voyage et qui doit survivre ne peut pas non plus marcher deux fois de suite : c'est pourquoi ceux qui ont été déçus par l'intrigue du tome 1 se rattraperont avec plaisir sur le tome 2, bien moins rudimentaire. du reste, celui-là, court à lire, plaira aussi bien aux enfants et ados qu'aux adultes.
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