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Critique de bobfutur


Classique de la science-fiction, il partage avec « 1984 », en plus d'être publiés en 1949, le fait d'avoir une actualité éditoriale récente, avec une nouvelle traduction dans une petite maison « provinciale » ; comme pour la version Agone du chef-d'oeuvre d'Orwell, le texte publié chez les lyonnais des éditions Fage vient corriger quelques erreurs présentes dans la précédente version chez Robert Laffont ( bizarrement reprise dans cette sortie Folio, la plus récente, comme « 1984 », encore… ) ; on y gagne également une préface étonnamment concise de Juan Ascensio : seulement 11 pages… vaste « que lire après » ( comme chez Babelio… ) qu'il serait dommage de lire avant… bref, tout ceci sent le déjà-vu…

L'oeuvre en elle-même souffre d'une certaine sécheresse narrative, sans que cela nuise réellement à sa lecture.
Ce roman sonne en fait singulièrement juste, tant l'auteur le peuple de gens simplement médiocres, loin des dystopies survivalistes ou des utopies exaltées qui encombrent ce genre à présent si usité.
C'est sans doute un modèle du genre, surtout dans le sens qu'il envisageait un futur où la technique s'effacerait peu à peu, hypothèse à présent plus que crédible, alors que l'époque prévoyait plutôt un avenir tout-technologique.

L'auteur, tout comme le narrateur, use finalement de bien peu de moyens pour arriver à ses fins.
Un marteau leur sert, dès le début du roman, d'objet-totem, évident symbole de l'homo faber.
Il règne sur les rapports humains — et la manière dont ils sont décrits — une forme de pudeur, sans que l'on sache si elle est « volontaire » ou « forcée ».
Ces interrogations résument bien les réserves émises par d'autres lecteurs, tant il est difficile d'évaluer la part consciente face à d'éventuelles maladresses littéraires.

Peu spectaculaire, donc ; mais un certain charme opère et perdure bien après sa lecture.
Il ne tombe absolument pas dans le piège typiquement américain du « racialisme », l'héroïne étant noire, sans que cela ne revête plus d'importance que de discrètes mentions, notamment quand il est question de la résistance au soleil de leur progéniture métissée.
( inutile de rappeler quelle était généralement leur condition dans les années 50, ni avec quels moyens paradoxaux l'ont-ils difficilement faite évoluer )

Un conseil de lecture donné par Philippe Bihouix, grand spécialiste des « low-tech », lors d'un de ses passages chez Thinkerview, lui-même auteur de plusieurs ouvrages passionnants ( ex: « Le bonheur était pour demain » ), permettant aussi d'ouvrir sa collection des éditions Fage, jolie reliure qui nous a notamment rendu disponible les oeuvres complètes de Leonora Carrington, ce qui coule de source pour un éditeur spécialiste en peinture.
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