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Critique de Chahrazed11


En lisant l'historien, plus d'une fois exilé, Benjamin Stora, on peut s'attendre à ce qu'il évoque ses thématiques préférées, celles en tout cas qui constituent ses travaux universitaires, l'« exil » et « la guerre d'Algérie ».
Dès les premières pages, la guerre d'Algérie est évoquée comme un héritage égaré; une histoire à oublier mais une histoire qui est une des causes majeures dans l'aboutissement du mouvement de mai 68. En ces années de consciences et pour ce juif d'Algérie arrivé en France en 1962, le chagrin de la perte du pays natal est étouffé par le désir de changer le monde dans une France à découvrir.
Ce récit autobiographique ne parle pas forcément d'une date (le 2 mai 1968), mais d'une période d'avant et d'après 68 (entre 1958 et 2017) où tout a basculé : l'opposition des jeunes face aux aînés, l'assouplissement des moeurs, la mixité, la liberté de la presse, la décolonisation, la solidarité entre les jeunes et les immigrés, la loi sur l'avortement ont été des acquis incontestables de cette révolte des jeunes. Or, s'il y a un avant et un après mai 68, la solidarité entre les jeunes militants de gauche qui seraient à l'origine de ces changements a volé en éclat à cause des « affaires », de la professionnalisation de la politique, des bouleversements nationaux et internationaux, de l'individualisme naissant, du rejet des minorités, des revendications de l'immigration postcoloniale, de la diabolisation du féminisme... Bref, dans ce récit, l'ex-soixante-huitard nous raconte un mai 68 qui a commencé avant 68 et qui ne s'est pas encore achevé, 50 ans après.
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