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Critique de Presence


Ce tome comprend les épisodes 601 à 607 de la série mensuelle, parus en 2010/2011. Il propose une nouvelle histoire. le tome débute avec un résumé en 5 pages des origines de Wonder Woman, par Geoff Johns et Scott Kolins.

Dans une ruelle, Wonder Woman fuit ses poursuivants dotés d'un étrange brassard jaune qui finissent par la rattraper. Elle se retourne, leur fait face, gagne le combat, ils s'autodétruisent alors qu'elle s'éloigne par les toits. Elle va consulter une Oracle en passant par les égouts. À sa demande, l'oracle conjure une image de Thémyscéra, et lui raconte son passé. Wonder Woman a été évacuée avant ses 10 ans alors que Paradise Island subissait l'assaut de forces militaires modernes et que sa mère était exécutée par un dirigeant inconnu qui en profitait pour récupérer le lasso magique. Diana a pour mission de localiser les groupes d'amazones disséminés sur terre, de les rassembler et de les protéger de cette mystérieuse organisation qui souhaite les anéantir.

Wonder Woman a un nouveau costume. En 2010, DC Comics claironne partout qu'ils ont débauché J. Michael Straczynski pour créer une nouvelle version de Superman (Superman Earth One). Pour se faire la main sur les superhéros DC, il écrit également quelques histories indépendantes regroupées dans Team-ups of the Brave and the Bold. Encore plus fort, fin 2010, il reprend à la fois une série mensuelle de Superman et la série de Wonder Woman. Et 4 mois plus tard il les abandonne toutes les 2 pour se consacrer à des récits complets.

Wonder Woman a un nouveau costume. Straczynski en scénariste chevronné propose au lecteur un mystère sur l'identité exacte de cette jeune femme qui porte le titre de Wonder Woman, mais qui n'est pas le personnage habituel. Il propose également une course poursuite dont l'enjeu n'est rien moins que la survie de la race des amazones, face à un mystérieux adversaire. Et il intègre des éléments mythologiques grecs, assez pointus pour à la fois inscrire cette version dans la tradition établie par George Perez (en anglais), et à la fois déstabiliser le lecteur. le début est donc très intrigant et très captivant. Mais rapidement la chasse aux indices devient anémique, Wonder Woman reste une jeune femme sans beaucoup de personnalité. Et le lecteur finit par se demander quand les révélations vont arriver et raviver son intérêt pour l'intrigue parce que ces personnages passe-partout manquent de charisme et n'arrivent pas à impliquer émotionnellement le lecteur. de nouveaux personnages arrivent dont un chat sympathique. Mais il dispose à peine d'une scène que déjà les combats stéréotypés recommencent. Arrivé au cinquième épisode, Phil Hester reprend en main le scénario sur la trame bâtie par Straczynski. Je n'ai senti aucune différence, ni en mieux, ni en pire.

L'introduction (10 pages extraites du numéro 600) et les épisodes 601 et 602 proposent de solides illustrations, avec une mise en couleurs à l'aspect traditionnel, mais à la finition exceptionnelle. Don Kramer adopte un style réaliste méticuleux parfaitement complimenté par l'encrage de Michael Babinski pour les épisodes 600 et 601. Wonder Woman est pleine de vie, jeune et d'une force redoutable (même si je me demande encore qui a décidé qu'elle devait avoir une poitrine d'une telle ampleur). Chaque scène regorge de détails, qu'il s'agisse de la ligne de défense des amazones, ou du dessous d'une jeep militaire. Alex Sinclair réalise une mise en couleurs extraordinaire. À la fois il se cantonne aux habitudes en vigueur avec des teintes parfois vives, des couleurs en dégradé pour les surfaces et figurer la luminosité. À la fois, sa mise en couleurs souligne discrètement les textures en incorporant lorsque nécessaire une légère trame de fond discrète et une contemplation plus soutenue montre qu'elle rajoute parfois des détails à différentes formes. Il m'avait encore jamais été donné de voir une mise en couleurs aussi riche tout en restant discrète, en retrait des dessins.

Arrivé à l'épisode 602, Eduardo Pansica assiste Don Kramer pour les dessins (pour assurer le même niveau de détails malgré les dates limites), et Jay Leisten et Ruy José assistent Michael Babinski à l'encrage. L'épisode suivant, Allan Goldman vient s'ajouter à Eduardo Pansica et Don Kramer, et l'encrage est confié à Jay Leisten et Scott Koblish. 2 épisodes après, il y a encore 3 dessinateurs et 4 encreurs. Dans le 606, seul Eduardo Pansica dessine, assisté par 4 encreurs ; dans le 607 Kramer et Pansica se partagent les tâches, avec l'aide 3 encreurs. Certes les variations de style sont minimes d'une page à l'autre, mais il est difficile de ne pas voir les variations de densité de détails. Et malgré tout le soin apporté aux illustrations, cette équipe n'arrive pas à s'extraire d'un style très marqué superhéros avec ses limites. Un dessinateur ou deux fait une fixette sur la silhouette de Wonder Woman et sur sa poitrine, ce qui diminue d'autant sa crédibilité en la ramenant à un simple objet de désir masculin. Comme souvent dans ce genre, l'héroïne se voit infliger des blessures qui semblent ne jamais la faire souffrir ou la gêner, et qui guérissent mystérieusement d'une case à l'autre pour parfois réapparaître deux pages plus loin.

Par rapport au battage médiatique, ce récit ne tient pas ses promesses. le début fait croire à une histoire pleine de suspense avec des personnages qui vont se dévoiler petit à petit pour mieux séduire le lecteur, avec des dessins léchés, à défaut d'être originaux. Et puis l'empathie n'arrive jamais, même la sympathie vient à faire défaut pour ces personnages stéréotypés, avec des dessins dont la qualité fluctue assez pour distraire de la lecture. le tome comprend également une frise chronologique des principaux événements de l'univers partagé DC, avec l'indication de quand se déroule cette histoire. Elle se termine dans L'Odyssée, tome 2.
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