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Citations sur J'étais un homme pressé (6)

Puis ce fut au tour des contacts semi-professionnels de cesser de m'appeler, toutes ces personnes dont vous êtes un "vieil ami" tant que vous êtes un grand patron, et pour qui vous n'existez plus lorsque vous n'êtes plus dans la place. Après une période difficile, où je me suis demandé si j'existais encore pour quelques personnes au moins, je me suis mis à dresser la liste des faux amis. Quelle libération de savoir que, quoiqu'il m'arrive maintenant, je ne perdrai plus jamais un instant de vie avec eux !
Mais ce sentiment de libération ne va pas sans angoisse. Car, parmi les vrais amis, il y a d'abord ceux qui n'osent pas vous appeler. En théorie pour ne pas vous ennuyer alors que vous avez besoin de vous retrouver. En pratique parce qu'ils savent qu'ils n'auront rien d'"intelligent" à dire pour vous réconforter. Et que la soudaine distance qui sépare nos deux mondes, entre bien portant et malade, les effraie. Alors que le simple fait de les retrouver, de passer quelques minutes avec eux, même dans le plus grand silence, m'aurait tant fait plaisir ! Mais comment auraient-ils pu le deviner ? C'était à moi de faire le premier pas pour renouer avec eux.
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Dans le courant de l'après-midi, mon langage a pris une drôle de tournure, déroutant mes visiteurs. Entre des périodes où je m'exprime normalement apparaissent des phrases où les mots que j'utilise sont souvent inventés, déconcertants, inconnus du dictionnaire. Ma fille Lucie se souvient de deux d'entre eux, qui l'ont fait rire-d'un rire nerveux, je suppose : la "pluance" et "l'ancture"! Sortis de quel imaginaire ? Celui d'un cerveau touché par un accident vasculaire cérébral. Mais cela, je l'ignore encore.
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J'ai dormi, en un an, autant que pendant les trois années précédentes. Quinze heures, seize heures, dix-sept heures par jour.
J'ai réappris à dormir. Et j'ai dormi. J'ai dormi tout mon saoul.
J'ai dormi sans préoccupations, toutes les heures dont j'avais besoin. Plus de réveils matinaux pour rattraper le retard pris la veille dans le travail, ou pour être prêt lors de l'arrivée d'un visiteur important, ou tout simplement parce qu'un problème m'empêchait de dormir.
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Un conseil à tous ceux qui ont eu un AVC, et ont encore la chance de pouvoir marcher : prenez le temps de marcher plusieurs heures par jour, et entraînez-vous, tout en marchant, à retrouver ce que l'AVC vous a volé. Vous verrez, il finira par vous le rendre. Mais après beaucoup d'heures de marche, après un temps bien plus long que tout ce que vous avez imaginé. Ne lâchez pas, tenez bon, même si vous avez dix fois, vingt fois, trente fois l'impression qu'il vous gagne, recommencez encore et encore. Et vous gagnerez ce combat indicible, car peu glorieux pour les hommes libres de leurs paroles. Gardez-la pour vous, cette victoire, mais profitez-en chaque fois que vous rencontrerez un autre homme, avec qui vous aurez à nouveau le bonheur d'échanger.
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J'ai recommencé à vivre. Comme "avant". Avant d'être patron.
J'ai d'abord retrouvé le temps.
Le temps de me déplacer. Moi-même. De mon plein gré. Tout seul. Depuis une dizaine d'années, ce temps, en dehors des vacances, avait disparu. Les déplacements étaient du temps passé dans ma voiture, mon deuxième bureau, avec mon chauffeur, Philippe, à travailler. Seul, avec mes dossiers sur les genoux, ou bien au téléphone, ou bien avec un collaborateur. A dormir les cinq minutes qui me requinquaient pour une heure ou deux.
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J'ai redécouvert la durée d'un trajet, les lignes et les stations de métro, les plans et les cartes, les gens avec qui l'on voyage, avec qui l'on échange parfois quelques mots. Le journal que l'on achète au coin de la rue et que l'on ouvre avec plaisir, au lieu de l'énorme revue de presse à survoler chaque matin.
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