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Critique de Sheldora


Appréciant beaucoup le style de Jonathan Stroud, j'ai forcément voulu tenter la lecture de cette nouvelle série.

Comme souvent avec Stroud, le roman commence sans réelle introduction du contexte ou de ses personnages. On se lance donc à l'aventure avec Scarlett McCain, dans une Angleterre visiblement ravagé par quelques cataclysmes dont on ignore tout. Mais comme c'est un contexte « normal » pour Scarlett, la narration ne va pas prendre le temps de nous en expliquer plus. On découvrira au fur et à mesure ce que sont les « maisons de foi », les « Terres Sauvages » ou encore les « Infâmes » (bien que le nom à lui seul nous fait comprendre qu'on a pas trop envie de les croiser de si tôt).
On aime ou on aime pas cette contextualisation progressive, mais ça a le mérite de nous éviter l'éternel narrateur, qui explique par le menu, l'histoire du monde depuis sa création.

Tout comme Lockwood&co, la précédente série de l'auteur, comprendre qu'il s'agissait de notre monde moderne, qui à la suite de quelque chose (le Problème dans Lockwood, ici une sorte de Déluge) a glissé vers autre chose, suffit.

Coté personnage, si leur personnalité est un peu archétypée : Scarlett la cynique criminelle qui a tout de même un bon fond, et Albert Browne, l'innocent un peu benêt qui cache un sombre secret, force est de constater que leur association fonctionne bien, et leur échanges sont souvent rythmés voir carrément drôles. le duo est plus tard rejoint par Joe et Ettie, et pour l'instant... on ne voit pas trop à quoi ils servent, à voir peut-être dans le tome 2…
Stroud évite aussi de tomber dans l'écueil d'une improbable romance, en tout cas dans ce tome 1. Au fur et à mesure du roman, on sent une vraie affection se développer entre Scarlett et Albert, sans pour autant se transformer en « personnage féminin + personnage masculin = romance obligatoire ».
D'ailleurs, ce roman étant techniquement un roman jeunesse (plutôt ado/young adult tout de même) on évite aussi la violence ou la sexualité à foison. Si ce genre de thèmes ne sont pas mauvais en soit, beaucoup d'auteurs se sentent obligé d'en ajouter pour « faire adulte ». Ici, la violence et le sanglant ne sont pas absents, mais dosé comme il faut. Assez pour faire comprendre l'horreur, mais pas au point de tomber dans le spectacle macabre.

Au niveau de l'intrigue, si ce n'est pas franchement novateur dans le style road-trip post apocalyptique, la lecture reste plaisante, grâce à l'écriture fluide de Stroud.

« Scarlett &Browne » s'inscrit ainsi parfaitement dans le style de l'auteur, oscillant entre des scènes très sombres, voire sanglantes, et d'autres humoristiques et pittoresques. Stroud mélange parfois même les deux dans cette oeuvre, grâce au personnage de Scarlett, qui, affreusement cynique, n'hésite pas à lancer des railleries ou des reproches à Albert même dans les pires moments. Albert n'est pour autant pas en reste, son côté « innocent » lui ôtant parfois tout filtre, disant à voix hautes là encore souvent au pire moment, ses pensées les plus improbables.

Ce genre de bouquin n'est pas franchement mon style, et je ne l'aurais surement pas lu si je n'appréciais pas déjà l'auteur, mais je dois admettre avoir passé un bon moment, d'autant que le livre se finit assez rapidement.
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