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Critique de migdal


Ce témoignage de Walter STUKI, ambassadeur de Suisse en France de 1938 à 1945 éclaire 4 pans de l'histoire :
- le rôle des diplomates helvétiques à Vichy de 1940 à 1944.
- l'importance du port De Marseille et de sa liaison avec la Confédération pour ses approvisionnements.
- la fin du régime de Vichy (juin à aout 1944).
- la libération de la ville de Vichy fin aout, début septembre 1944.

Au fil de la guerre, la Grande Bretagne en 1940, les USA en 1942, et tous les pays en conflit avec le III Reich, rompent leurs relations avec l'Etat Français et laissent aux diplomates suisses le soin de défendre les intérêts de leurs ressortissants … en 1944 l'ambassade Suisse avait ainsi la charge de représenter la moitié de la population mondiale !

La Suisse ne dispose d'aucun accès maritime et ses approvisionnements, alimentaires notamment, transitaient essentiellement par Marseille. On devine les difficultés, notamment à partir de novembre 1942 et surtout du printemps 1944, pour faire circuler des trains entre la coté méditerranéenne et la confédération. Ce fut une priorité pour l'ambassade Suisse tout au long de la guerre et les équipes de Walter STUCKI durent habilement négocier avec les services français, les allemands, les résistants, puis les armées alliées qui avait d'autres urgences logistiques …

Walter Stucki, et le Nonce apostolique, sont les témoins privilégiés du départ du Maréchal Pétain vers Belfort puis l'Allemagne ; ils témoignent que ce fut un enlèvement mené par les SS sur ordre d'Hitler et ils révèlent ce que furent les exactions des ultras de la collaboration après l'assassinat de Philippe Henriot, lors de la fin du régime de Vichy.

Le repli des allemands et de leurs alliés (armée Vlassov) offrait Vichy aux résistants et à des bandes de pillards qui menaçaient de saigner la ville et d'exécuter les blessés allemands soignés dans les hôpitaux ; Walter Stucki avait, avant le départ de l'armée allemande, pris contact avec les FFL et FFI pour éviter tout débordement et la transition de l'équipe municipale se fit sans grande violence, l'ambassade espagnole fut protégée, la police passa sous contrôle de la nouvelle administration préfectorale.

Cette médiation, dans le contexte de la libération, valut à l'ambassadeur suisse et au nonce apostolique d'être élevé au rang de « citoyens d'honneur de Vichy » par la nouvelle équipe municipale.

Illustré par des photos et des facs similés de documents d'époque, ces « choses vues » révèlent des faits méconnus de la seconde guerre mondiale.
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