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Critique de irisrivaldi


L'histoire :

Paru en 1953, ce classique de la science-fiction relève de la fable et non du space opera type Star Wars.

Le texte nous fait suivre l'évolution d'un groupe d'enfants, naufragés de la vie et pourtant individus exceptionnels puisque dotés chacun d'une spécificité. Janie, une gamine privée d'amour maternelle, pratique la télékinésie. Qualités plus terre à terre, elle manifeste aussi une bonne dose d'irrévérence en même temps qu'une belle vivacité d'esprit. Elle va se lier aux jumelles Beany et Bonnie qui peuvent disparaître et apparaître à volonté. Une complicité se créé ensuite autour de Bébé, un être mongoloïde qui fait preuve d'un génie tenant du prodige. Va se joindre à eux un idiot télépathe qui vivait seul, d'où son nom… Tousseul.

Ici, l'auteur qu'on qualifie aujourd'hui d'humaniste, ne fait pas une apologie bonasse de la différence mais rêve d'un corps social qui n'exclurait personne. Ce « corps », symbolisé par une entité supérieure bien « plus qu'humaine » donc, sera formé par ces cinq protagonistes : Bébé en commande le cerveau, Beany et Bonnie les membres, Janie le coeur et l'Idiot la conscience. Chaque membre comprend que sa vie est liée à celle des autres dans « un ensemble plus grand que la somme des parties ». Cette conception de la symbiose se veut ainsi l'idée-maîtresse du roman.

Autour des personnages principaux, on trouve aussi Alice Kew dont le père tyrannique – et qui a mal fini – l'a bousillée moralement avec ses principes rigoristes. Mademoiselle Kew a progressivement érigé un mur invisible qui la sépare du reste du monde. Son isolement à elle est d'ordre psychologique. Un concours de circonstances l'amènera à recueillir les enfants pour leur offrir un foyer. Autres personnages : Gerry qui, au cours d'une séance de psychanalyse, espère découvrir les raisons qui l'ont amené à tuer quelqu'un et enfin Hip Barrows, qui cherche à retrouver sa mémoire.

Mon avis :

Je dois préciser avoir en ma possession une édition ancienne traduite de l'américain et j'ajoute que je voue une très grande déférence envers tout travail de traduction. Dans le cas présent, loin de trouver certaines tournures de phrases vieillottes ou dépassées, j'estime au contraire que maintenir dans « son jus » une manière de voir dans un contexte donné est plus qu'appréciable.
Ceci étant, j'ai trouvé l'écriture rêche, elliptique et primitive. Ces trois mots balancés tels que ne mènent pas bien loin, c'est pourquoi voici quelques éclaircissements.
D'entrée de jeu, j'ai ressenti la rugosité de cette histoire. Je n'ai pas lutté mais disons que j'ai fait un léger effort de concentration pour pouvoir y rentrer. Effort récompensé au centuple car une fois dans le bain, le ressenti est comparable à celui d'une semaine de vacances...
Des situations arrivent de façon impromptue pour nous focaliser sur l'essentiel, cela sans affaiblir l'impact du propos. Là encore, les ellipses ne supposent pas forcément une préparation académique de haut niveau mais imposent néanmoins de recourir à ses capacités innées d'adaptation (sourire).
Enfin, par écriture primitive, j'entends pureté du style. Ce qui en l'occurrence permet de se fondre avec aisance dans l'atmosphère des lieux et la nature environnante, sauvage par certains aspects, qui nous renvoient tant à la dureté du monde qu'au rejet dont souffrent les individus hors-norme.
Au fil de ma progression, les aspérités de l'intrigue se sont aplanies comme si plusieurs corps de métier, du bûcheron à l'ébéniste, s'étaient unis pour façonner un morceau de bois brut, en tirer le meilleur parti et au bout du compte lui donner sa juste forme. Le livre en trois parties se clôt par un chapitre intitulé « La morale » qui donne tout son relief aux deux premières. Et, en lisant la ligne ultime, les contours d'une image en trois dimensions ont alors surgi sur ma rétine. Une vraie semaine de vacances !
Lien : http://scambiculturali.over-..
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