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Critique de Marpesse


C'est un roman où il ne se passe pas grand chose... très désincarné, d'un point de vue presque externe. L'épouse est la femme d'un délégué de la Croix-Rouge venu à Gaza pour un an afin d'apporter de l'aide humanitaire. Elle remplit peu ses journées, se prend d'affection pour plusieurs personnes autour d'elle : le vieil Hadj, jardinier, et son âne, la petite Naïma, une psychiatre arabe... Elle vit sa vie d'Occidentale... témoin de la méchanceté israélienne, et c'est là que ça se corse... Même si les choses ne sont pas dites ouvertement, tous les Arabes sont gentils et font de la peine (il faut savoir qu'ils croupissent dans les prisons des odieux Israéliens...) et que tous les Israéliens sont désagréables et imbus d'eux-mêmes : au check-point, à l'hôpital, partout, même quand ils ratissent la plage le soir avec leurs 4x4. La bonne pensée européenne s'invite dans ce livre, avec ignorance, comme toujours, prenant en pitié les victimes désignées, transformant l'histoire...
Là, nous sommes en 1974. Les méchants israéliens, tout aussi méchants que les Anglais qui ont favorisé la venue des juifs sur ces terres et s'en sont lavé les mains après, sont les bourreaux des Palestiniens. Ils ont quand même fait déjà trois guerres, vous vous rendez compte? Ah bon... Ils ont déclenché des guerres, ces juifs à qui l'ONU a attribué un pays en 1948... ah oui...?
Ce n'est pas verbalisé autant, mais c'est en creux, et on ne sent que cela dans le récit, à travers un simple détail, par exemple : le mari, bien-pensant de la Croix-Rouge, tique quand sa femme dit que l'hébreu est une belle langue. Quels restes de violence, ces chars brûlés lors de la guerre de Kippour (mais on ne pleure pas sur les juifs, n'ayez pas peur... On est effrayé par un cadavre égyptien !) Quand on utilise dès les premières pages le terme de "Palestine" pour désigner l'endroit où vivent les Gazaouis, c'est déjà tout un programme...
Aux trois quarts du livre, l'épouse s'intéresse au cas d'une orpheline à l'hôpital... mais ce n'est pas plus intéressant et fait tendre le roman vers quelque chose d'encore trop attendu... trop bien-pensant. Mais ouf! Elle ne l'adopte pas, alors qu'on s'y attend.
L'Épouse... titre qui attirait, comme le Mon Mari de Maud Ventura l'an passé, et qui déçoit...
(...)
Lien : https://lemanoirdeslettres.f..
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