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Rentrée littéraire sortie prévu le 24 août 2023
Coup de coeur ❤️
Big Girl de Mecca Jamilah Sullivan traduit en Français par les éditions PLON
 
 
Malaya est une jeune fille de couleur noire vivant dans une maison à Harlem avec sa mère Nyella et son père Percy, les deux parents sont bien occupés avec leurs travails respectifs.
Malaya est âgée de huit ans, mais, la nourriture prend dès le réveil une grande place, des envies de frites et de gourmandises trouvées à chaque coin de Rue, du matin au soir les effluves de pop-corn de poulet braisé à la peau doré lui chatouilles les narines et son père lui achète en cachette et dès que sa mère reste travailler tard le soir de la nourriture chinoise.  
Nyella consciente que sa fille est sur une pente dangereuse l'emmène avec elle à des réunions Weight watchers , car sa mère , elle souffre aussi de son poids , au  point d'en devenir  obsessionnel et rabâcher des tas de consignes à sa fille et sortir en croisant des femmes imposantes . Tu as vu ces femmes là-bas, grosse comme des maisons, j'espère que tu ne deviendras pas aussi grosse que ça !!
Malaya à huit ans et pèse 78 kg après une visite chez le médecin, celui-ci à dit à son père ,votre fille souffre d'obésité morbide, ce qui entraîna durant de longues années des conflits entre ses parents.
Se rajoute par-dessus la ma-mère, une femme haute et imposante qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui n'a aucune diplomatie pour dire les choses, tu as encore pris du poids, hein, ma Laï-Laï.
Dans cette famille, il n'y avait ni contact, ni câlins et  Malaya s'était mise à remarquer que certaines autres familles s'échangeaient plus d'affections.
Elle grandit dans cette famille ,essayant tant bien que mal à vivre sa vie d'enfant et par la suite d'adolescente, ses amitiés et ses premières fois et de continuer à essayer d'exister entre les disputes de ses parents et  les réflexions de sa grand-mère et en prenant toujours plus de poids 200 kg à l'âge de 16 ans .  Pourtant ,un jour ,une libération se produit, comment ? Vous le saurez en lisant ce magnifique livre qui parle d'un sujet tabou, pas facile à aborder et c'est avec une grande bienveillance que Mecca Jamilah Sullivan nous livre  l'histoire de Malaya  et ce qui nous  fait prendre aussi conscience d'un sujet de société souvent tabou et de cette facilité pour les quartiers défavorisés d' avoir accès facilement à la nourriture d'enseigne rapide.
 
J'ai adoré cette lecture , parce que chaque femme a le droit d'être qui elle est , de se faire respecter et d'être aimée mince , petite , grosse etc. ce livre est une ouverture sur tous les possibles.

Un grand merci aux éditions Plon et à Netgalley.fr pour cette belle lecture ❤️
 
Joyce Cicchero
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Mecca Jamilah Sullivan est professeure d'anglais à l'université de Washington. Elle y enseigne la poésie et les littératures africaines-américaines, queers et féministes. Big girl est son premier roman. Et il m'a vraiment bousculée. Ce roman s'inspire de la propre histoire de Mecca Jamilah Sullivan et j'espère qu'elle n'a pas vécu tout à fait la même vie que Malaya, son héroïne.

L'histoire est ancrée dans le quartier de Harlem, où vivent Malaya et ses parents. Malaya est une petite Africaine-Américaine de huit ans dont le poids – soixante-seize kilos – préoccupe beaucoup les femmes de la famille. Il faut dire que le surpoids et l'obsession de la balance se transmettent de génération en génération. Sa mère traîne Malaya toutes les semaines à des réunions Weight Watchers durant lesquelles elle pense à des frites ou du poulet rôti – tandis que sa mère pense sans doute à des gâteaux. Si sa mère est obsédée par son poids et la mère de sa mère avant elle, Malaya a l'air de s'en ficher un peu d'être grosse. Mais il n'y a pas un instant où son poids ne se rappelle pas à elle. A travers les remarques de sa mère et de sa grand-mère, à travers le regard des autres fixés sur son ventre, les moqueries, les propositions salaces, les espaces qui ne sont pas adaptés à sa carrure. Et Malaya grandit comme ça, continuant à manger et à grossir…

Big girl c'est Malaya. Et Malaya, c'est une sacrée gamine que l'on voit grandir. Elle se retrouve dans un nouveau logement entre des parents qui ne se parlent plus vraiment. Sauf pour s'engueuler – et le plus souvent à propos du poids de Malaya. Elle les entend se disputer sur le chemin entre sa chambre et le frigo. Et plus elle les entend, et plus on essaie de la contrôler et plus elle mange.

Malaya grandit. Elle grandit devant des modèles de femmes blanches et minces et sait qu'elle ne leur ressemblera jamais. Mais l'inverse est vrai : personne ne ressemble non plus à cette étonnante nana qui veut juste être heureuse, dessiner, aimer et exister.

Big girl parle évidemment de grossophobie et de troubles du comportement alimentaire. Mais aussi d'homosexualité, de racisme et de gentrification – Harlem qui change complètement de visage. Et j'ai plutôt bien aimé ce roman et beaucoup aimé Malaya.

En revanche, quelques passages m'ont vraiment mise mal à l'aise. Si bien que je ne vous conseillerais pas cette lecture. En tout cas, pas sans une bonne mise en garde.
Lien : http://mademoisellemaeve.wor..
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Malaya est une jeune fille afro-américaine qui a la particularité d'être obèse. Ou atteinte "d'obésité morbide", comme le disent tous les médecins chez qui on l'envoie. Elle est une big girl, comme sa mère et sa grand-mère avant elle ; et la société ne lui renvoie que son image de grosse. Elle marche de régimes en régimes, aux réunions WW où si jeune, elle détonne. Malaya n'a pas son mot à dire sur toutes ces étiquettes qu'on lui colle. Pourtant, elle est bien plus que son poids ; elle est une enfant aimée, avec un grand talent pour le dessin ; elle est réfléchie et attentionnée. Alors pourquoi les gens persistent à la voir comme une bête de foire ?
Big Girl est un roman particulier qui pour moi ouvre la porte de secrets de placard, de grignotages nocturnes et de craving assourdissant. Il faut dire que la lecture a été un peu compliquée, car le début m'assaillait de nourritures plus appétissantes les unes que les autres. Et quand la faim appelle la faim... Mais c'est une sublime introspection de la vie de cette jeune fille et des pensées qui l'acculent en permanence. Malaya mange, pour combler, par faim, par envie, par craving, avec honte ou avec plaisir, la nuit, le jour, après les réunions WW en récompense de la torture des mensonges sur "moi j'adore les haricots verts" (j'abuse à peine, vous saisissez l'idée). On la découvre initialement comme ça, uniquement rattachée à la nourriture et à son poids, comme la société veut nous la faire voir. Une personne "malade". Mais Malaya se développe, et on la suit de l'enfance à l'adolescence, tandis qu'elle se libère peu à peu de la chrysalide opulente d'une chenille pataude. J'ai adoré comment l'autrice l'a dépeinte, passant d'une Malaya passive et qui ne parle presque pas au début du livre, totalement neutre à son environnement, à une jeune femme plus extravertie et qui se lance dans la vie et qui, lorsqu'elle fait ce qu'elle aime (et notamment le dessin), devient autre chose que son poids. Et c'est fou car on a ce parallèle avec sa mère, Nyela, elle aussi en surcharge pondérale, qui à la maison n'est que régime à calories basses et qui lorsqu'elle endosse son rôle de Professeur devient une toute autre personne. Moi je trouve ça très beau.
Ce gros roman (mais vous voyez, en littérature, on aime bien les gros livres, comme quoi, tout dépend de la manière dont on interprète le gros) parle donc du cheminement de Malaya et de sa famille sur sa "condition" et qui cherche en un sens à dénoncer la stigmatisation et la grossophobie, et qui montre à qui fait l'aveugle que les personnes en situation d'obésité ne se résume pas qu'à un chiffre sur la balance ! Et comment, la stigmatisation est tout bonnement délétère et amène à l'apparition de TCA (pas que mais ça joue une part conséquente quand même), qui ne sont pas que l'adage des personnes en sous poids. À ça se rajoute une famille dysfonctionnelle qui sous le joug des injonctions sociétales se répète dans des schémas nocifs pour le développement d'un enfant ainsi que la gestion de la maladie (le père de Malaya est malade). Un bon programme en somme.
Comment ne pas parler du côté ethnique du roman et de sa culture afro-américaine, avec une histoire qui se déroule dans le Harlem de la fin des années 80, avec son hip hop et sa sororité, ses baggy jeans et pulls EMCEE que Malaya adore. C'est une partie que j'ai adoré découvrir, et notamment le petit groupe de la Familia, moi qui ne suis pas du tout familière avec la culture afro-américaine. L'autrice nous raconte également la gentrification de ce quartier populaire avec ses enseignes noires qui se font remplacer par des grandes chaînes, et comment les habitants s'habituent malgré eux à cette nouvelle ère de leur lieu de vie.
Et à la fin, Malaya devient, après avoir croqué (elle fait du dessin si vous avez suivi) les femmes qui sont.
Lien : http://thereadingsession.fr/..
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Un roman sur le quotidien d'une enfant afro-américaine qui est obèse. Ses parents sont démunis. Sa mère la traine à weight watcher, lui fait suivre régime sur régime. Son père , même s'il voit sa souffrance, la 'fournit 'en nourriture. Et la grand-mère critique tout et tout le monde. Jamilah est perdue, se réfugie dans la nourriture, mange, mange, grandit, grandit, grossit, grossit jusqu'à la démesure. Et devient une adolescence solitaire arrive. Un roman touchant sur son quotidien, on ne voit pas de d'issue, on a envie de la sauver, de la secouer parfois....Je vous laisse découvrir la suite.. Très touchant.
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Le commentaire de Lynda :
Un roman qui se passe à Harlem, c'est la petite Malaya que nous allons suivre, 8 ans, 76 kilos, on voit clairement qu'elle souffre d'obésité morbide, ce qui n'est pas très courant chez une enfant de cet âge, c'est assez évident, qu'elle a un problème majeur.
Dès cet âge, sa mère la traîne de force chez les Weight Watchers et la harcèle avec son poids et son apparence.
Mais il n'y a pas que sa mère, ses tantes, à l'école également elle est le souffre-douleur des autres enfants.
Malaya n'a qu'une seule chose en tête et c'est de manger, je crois sincèrement que plus on la pousse à ne pas manger, plus elle veut manger, même quand elle assiste aux fameuses réunions, elle n'a qu'une chose en tête et c'est de manger.
Malaya souffre de ne pas être vu, en effet non, on ne la voit pas, on voit son poids, on ne voit pas ses talents, on voit son poids, on ne voit pas qu'elle aime ses parents, Neyla et Percy, non, on voit ce corps obèse, presque difforme, et on la plaint.
Certains la regardent avec dégoût, sa famille avec tristesse, comment peut-on grandir correctement dans ces conditions. Plus elle est blessée, plus elle veut manger, se levant même la nuit pour voler de la nourriture et se gaver, ou encore voler des sous dans le portefeuille de sa mère, pour s'acheter tout ce qui peut se manger.
Mais la petite fille grandit, devient une adolescente, avec les mêmes problèmes, il ne faut pas oublier que les problèmes d'obésité se combinent avec le fait qu'elle est noire, et doit aussi vivre avec le racisme, la ségrégation, elle qui a fréquenté une école à majorité blanche.
J'ai adoré la petite fille, même si à certains moments, j'aurais eu envie de la brasser un peu, d'essayer de lui faire comprendre les dangers qui la guettent.
C'est un premier roman pour cette auteure, il est vraiment bien écrit, je dois vous dire, qu'au début, on lit un roman, et puis petit à petit, on s'attache à cette petite fille, qui prend de plus en plus de place dans notre coeur, et même si cette lecture n'a pas été un coup de coeur, je peux vous dire qu'elle frappe, que ce soit à cause de Malaya, sa famille, où encore quand elle se promène dans Harlem. Une plume très visuelle, alors on voit, on comprend et on espère pour cette petite fille.
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Malaya est une fillette puis une jeune fille attachante, mais elle ne correspond pas aux codes avec son surpoids, ses pulsions alimentaires et sa couleur de peau. L'autrice porte sur la jeune Malaya un regard tantôt dur, tantôt tendre, mais toujours juste car elle cumule les discriminations. le lecteur ressent une réelle empathie pour elle, car ce qu'elle vit est révoltant, mais on a parfois aussi envie de la sermonner. On assiste aux déchirements de sa famille dont le bagage génétique n'est déjà pas favorable pour la fillette. La question de l'obésité morbide est au coeur de toutes les discussions puis devient une préoccupation majeure. En dehors de la menue liberté que lui procure le hip-hop, pas de répit pour Malaya qui ne pense qu'à manger, même en cachette, envers et contre tout. Il ne m'aura fallu que deux soirées pour lire ce beau pavé tant ce roman social est prenant. On y découvre la vie à New-York, plus précisément à Harlem, dans les années 90, avec toutes ses difficultés, ses tentations alimentaires à chaque coin de rue, le sort réservé aux personnes noires puis la dictature des apparences. Dans ce foisonnant roman, on découvre aussi les émotions de Malaya, sa grande détresse psychologique, sa profonde solitude face aux humiliations, aux jugements et enfin sa culpabilité et sa honte. Heureusement, Malaya grandit, s'épanouit et découvre progressivement qu'apparence ne rime pas forcément toujours avec souffrance... J'ai vraiment trouvé cette histoire très crédible et les personnages attachants. L'autrice s'est en grande partie inspirée de sa propre vie pour écrire roman touchant et d'une grande justesse.
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Big Girl est resté un moment dans ma liseuse. Je regardais l'ouvrage avec inquiétude par rapport aux sujets qu'il aborde : grossophobie, racisme, queerness… les injonctions de la société sur une petite fille de huit ans.

Il est donc aisé de dire que Big Girl n'est pas un livre facile, doux et léger. Non, il est lourd, lourd comme les kilos de Malaya, ces kilos qu'elle ignore le plus souvent mais qui sont perpétuellement mis sur le devant de la scène par sa mère, ses camarades, sa faim et la société. Dans les années quatre-vingt dix, les mannequins et les femmes sur les magazines sont toutes fines et sveltes, sans pet de graisse. Et ces femmes, qui plus est, sont rarement voire jamais noires.
Attention de ne pas se perdre : ce n'est pas le poids de notre narratrice qui est remise en cause dans Big Girl. Ce sont le regard des autres, les injonctions et toutes ces choses qui font mal, surtout à une enfant de huit ans. Malaya est vue comme une gamine noire en obésité morbide. Pas juste une gamine, comme elle devrait l'être. Évidemment, la question de sa santé est soulevée mais l'esthétique allait et va toujours en premier en premier lorsqu'il s'agit des gros. Ou pire : un cas d'école et d'étude pour un by-pass, nouveauté de l'époque.

Tout le roman est vu par ce prisme là : le poids. Et justement, c'est dur pour le lecteur. C'est dur pour nous car la souffrance de Malaya est complètement mise de côté. Des kilos et des kilos, elle n'est que ça selon les autres. Mais c'est faux, le poids empêche personne de vivre, encore moins une enfant. Elle grandit, Malaya, elle réussit à dire non, à se défendre, à se trouver un groupe d'amis, à tester sa sexualité. Plus les pages se tournent et plus les cycles du livre avancent, plus Malaya arrive à prendre en mains sa destinée. Rien n'est facile, encore moins lorsqu'on est une femme, noire, grosse, queer. Des quartiers.
Big Girl parle de l'entourage, de comment ce dernier peut être étouffant et porter avec lui les stigmas de la société. Ce roman parle de gentrification, de la douleur des populations noires qui se bâtissent des safe-places et les voir se faire détruire pour le capitalisme.

Big Girl est, d'une certaine manière malgré ses sujets difficiles, un roman qui fait du bien. Il fait du bien, parce qu'ils montrent aux gros qu'on est finalement pas si seuls que ça. Il fait du bien parce que c'est un roman écrit par une femme noire, concernée. C'est une lecture nécessaire.
Lien : https://lamouchequilouche.wo..
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Harlem, fin des années 80. Malaya est une petite fille de 8 ans, noire et obèse, qui subit la pression constante de son entourage, entre réflexions, moqueries et inquiétude...

Comment trouver sa place quand tout le monde ne voit en vous que votre "Problème" ? Au fil des années, Malaya observe les femmes de son entourage, sa mère en particulier, si mystérieuse à ses yeux de petite fille, et subit les restrictions se transmettant de mère en fille pour correspondre aux diktats de la société auxquels elle ne pourra jamais correspondre. Tandis qu'on la traîne à des réunions Weight Watchers la fillette éprouve une faim sans fond, et trouve refuge dans la musique et dans le dessin.

Malaya est profondément attachante, et l'histoire de son point de vue est déchirante. Pour être moi aussi une "Big Girl" depuis l'enfance, avec régimes à répétition imposés et cours de danse humiliants, j'ai retrouvé le quotidien sous pression soi-disant "pour ton bien" qui ne fait qu'aggraver la situation, lorsqu'on n'est réduit qu'à un chiffre sur la balance. Si aujourd'hui on fait davantage attention au body shaming et à la grossophobie (quoique...), à l'époque où Malaya grandit, elle aura d'autant plus de mérite à s'affranchir de ce que l'on veut lui imposer.
Un roman d'émancipation d'une infinie tendresse, lumineux et attachant.
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Quelle lecture intense ! Mieux vaut être prévenu·e : on retrouve dans ce roman de la grossophobie, de l'agression sexuelle (même si pas présentée comme cela), du dysfonctionnement familial, des troubles du comportement alimentaire, du racisme...

Malaya vit avec ses parents dans le quartier de Harlem. Elle a 8 ans quand nous la rencontrons, et sa mère l'amène déjà à des réunions Weight Watchers car elle est "trop grosse". On comprend vite que cette obsession familiale très malsaine se transmet de génération en génération. Chaque femme a été scrutée sous l'angle du poids par sa mère, et le reproduit avec sa fille, en pire. La grand-mère de Malaya est donc particulièrement acerbe et méchante avec sa fille et sa petite-fille.

Malaya, elle, veut juste être heureuse. Elle grandit, devient ado, puis jeune femme. Elle va à l'école, elle découvre la vie amoureuse et sexuelle, mais surtout elle se cache à la maison pour manger, et plus ses parents essaient de la contrôler, plus elle mange. La communication ne passe plus et la situation devient de plus en plus difficile pour tout le monde.

Certains passages m'ont tellement rappelé ma propre famille... Les femmes, perpétuellement entre deux régimes. Perpétuellement dans un yo-yo de l'enfer.

Mais ici s'ajoute la dimension raciale évidemment, très bien retranscrite par l'autrice. C'est une voix très importante à écouter, à transmettre, à diffuser. On en manque cruellement ! Il faut juste bien s'accrocher, surtout si l'on est concerné·e par les sujets autour de la nourriture et du poids.

La fin est belle, autant que faire se peut au vu des événements qui jalonnent la vie de Malaya. J'avais peur de la "morale" qu'on pourrait trouver, mais non, l'autrice évite cet écueil. Merci à elle.
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Malaya n'est pas une petite fille comme toutes les autres. Atteinte d'obésité morbide, elle se sent bridée à tout instant. Il faut compter les calories, se passer de sucreries, supporter le regard des autres.

Mais l'enfant se réfugie dans la nourriture pour la moindre contrariété, s'offrant des repas supplémentaires en plein milieu de la nuit si nécessaire.

Pourtant, elle a une belle personnalité, que personne ne détecte, puisque tous s'arrête à son apparence…

Le récit que nous offre ce livre est assez hors du commun. C'est la première fois, pour moi en tout cas, que je rencontre un personnage atteinte de ce trouble alimentaire, et surtout aussi jeune.

L'histoire se loge dans le Harlem des années 90, avec tous les souvenirs que cela comporte. On sent rapidement que l'auteure y a réellement vécu, lorsqu'elle nous présente les petites boutiques qu'elle décrit si bien mais qui n'existent plus aujourd'hui. Lorsqu'elle nous offre l'atmosphère sonore et musicale d'un quartier qui a bercé son enfance. On le ressent très fort, et ça offre au lecteur des attaches intenses.

Malaya est une petite fille silencieuse, mais que l'on comprend rapidement être dans un grand mal-être. Elle ne se le dit pas elle-même, préférant enfouir ses peines et ses peurs sous une montagne de nourriture.

La surveillance de sa mère en particulier, et celle de sa grand-mère a certain moment, lui semble pesante. On dirait d'ailleurs, durant une longue partie du récit, qu'elle n'en comprend pas la raison.

Là où j'ai eu un peu plus de mal, c'est lors de son passage à l'adolescence. Effectivement, cette période de la vie n'est pas facile, pour n'importe quel adolescent d'ailleurs. Mais j'ai trouvé Malaya totalement détachée du reste, un peu comme si elle était totalement déconnectée de ses émotions. Dans le ressenti de l'auteure, était-ce vraiment le cas? le récit est du coup plus lent, plus plat.

Si la thématique du surpoids est très bien abordée, notamment lorsqu'elle explique des détails du quotidien, j'ai trouvé l'ensemble un peu redondant.

Par contre, l'exploration d'un quartier historique en particulier m'a beaucoup plu, et j'ai vraiment eu l'impression d'y être entrée en immersion complète.

Au final, malgré quelques points négatifs, je ne suis pas vraiment déçue de ma lecture.
Lien : http://au-fil-des-pages.be/
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