>
Critique de theannashaw
il y a quelque chose qui m'a inévitablement attiré vers ce livre et m'a donné envie de découvrir l'histoire de Sadie.
Quelques mois après la mort de sa petite soeur Sadie Hunter disparaît brusquement. Fugue, meurtre, suicide ? Qu'est il arrivé à la jeune femme ? C'est ce que cherche à savoir West McCray, journaliste new-yorkais qui décide de consacrer une série de podcasts à l'affaire. Mais au fur et à mesure qu'il remonte la piste de Sadie, West découvre les réelles raisons de sa disparition. Parviendra-t-il à rassembler les pièces du puzzle à temps pour sauver Sadie du meurtrier de sa soeur sur les traces de qui elle s'est lancée d'elle-même ?
Je ne suis pas très adepte de romans policiers et encore moins d'émissions retraçant les faits divers pour la simple et bonne raison que je suis particulièrement impressionnable et que ce genre de chose me fiche en général une trouille bleue. Mais il n'y a rien de réellement effrayant dans ce roman, rien de sordide non plus puisque tous les détails de ce qui est arrivé à Mattie, la jeune soeur de Sadie, dont le meurtre est le point de départ de l'histoire, nous sont épargnés. Il n'y a rien de sordide donc dans cette histoire, il n'y a que la vérité, nue et crue, insoutenable parfois tant elle est révoltante mais pourtant bien réelle.
C'est un récit à deux voix en quelque sorte, puisque les chapitres alternent extraits du podcast de West et point de vue de Sadie. Et si au début, tout comme West, nous sommes dans le flou total, petit à petit, grâce à Sadie, nous comprenons ce qui se joue. Et cela crée un sentiment de frustration terrible chaque fois que West passe à côté d'un indice, d'un élément qui pourrait lui permettre de retrouver Sadie, ce que nous savons mais qu'il ignore et qui nous donne envie, comme dans une version plus dure de guignol, de lui crier « Là ! Mais là ! C'est juste sous ton nez ! »
Sadie c'est le roman des crimes ordinaires : atroces, alimentant un temps les conversations des petites villes dans lesquelles ils ont lieu avant de retomber dans l'oubli et l'indifférence de tous, y compris de la police. Ne reste alors aux proches des victimes plus que deux solutions : tenter de reprendre le cours de leur vie ou au contraire de comprendre par eux-même ce qui s'est passé, quitte à ce que cela tourne à l'obsession.
Mais Sadie est aussi un roman de la laideur humaine qui se cache partout, aussi bien dans les charmantes petites villes américaines de cartes postales que dans celles abandonnées de tous et de plus en plus pauvres. C'est la monstruosité qui se cache derrière tous les visages, les enfants livrés à eux-même par leurs parents pour des raisons diverses et variées et qui font ce qu'ils peuvent pour survivre. Sadie c'est un livre de la violence ordinaire, de la misère sociale et affective ordinaire et de tous les sentiments qui se développent dans pareille situation : un amour indéfectible pour les rares personnes qui nous apportent un peu d'affection, une rage folle et profondément ancrée de vivre et d'arracher à la vie tout ce qu'on peut, de prendre encore et toujours le plus possible.
J'ai eu le coeur brisé plus d'une fois au cours de cet ouvrage. Parce qu'on comprend longtemps avant, à demi mots, ce qui s'est réellement passé et ce qui se joue encore, le genre de monstre après lequel court Sadie et West aussi en courant après Sadie mais que cela n'en est pas moins atroce et monstrueux quand nos doutes sont confirmés. Parce que la fin n'est pas celle qu'on aurait forcément voulu, parce que jusqu'au bout on se demande comment cela va finir.
Sadie est un roman fort qui ne vous fera plus jamais regarder les faits divers de la même manière. C'est une course poursuite à plusieurs niveaux qui nous tient en haleine page après page jusqu'à la toute fin. C'est un roman pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas toujours, aux victimes vites oubliées. C'est un roman à lire et à faire lire pour se rappeler que la laideur et la monstruosité humaine ont plusieurs visages mais que c'est aussi le cas pour la bonté et la générosité. Et comme West nous ressortons de cette lecture, un peu changés à jamais.
Lien : https://mabibliothequerose.b..
Quelques mois après la mort de sa petite soeur Sadie Hunter disparaît brusquement. Fugue, meurtre, suicide ? Qu'est il arrivé à la jeune femme ? C'est ce que cherche à savoir West McCray, journaliste new-yorkais qui décide de consacrer une série de podcasts à l'affaire. Mais au fur et à mesure qu'il remonte la piste de Sadie, West découvre les réelles raisons de sa disparition. Parviendra-t-il à rassembler les pièces du puzzle à temps pour sauver Sadie du meurtrier de sa soeur sur les traces de qui elle s'est lancée d'elle-même ?
Je ne suis pas très adepte de romans policiers et encore moins d'émissions retraçant les faits divers pour la simple et bonne raison que je suis particulièrement impressionnable et que ce genre de chose me fiche en général une trouille bleue. Mais il n'y a rien de réellement effrayant dans ce roman, rien de sordide non plus puisque tous les détails de ce qui est arrivé à Mattie, la jeune soeur de Sadie, dont le meurtre est le point de départ de l'histoire, nous sont épargnés. Il n'y a rien de sordide donc dans cette histoire, il n'y a que la vérité, nue et crue, insoutenable parfois tant elle est révoltante mais pourtant bien réelle.
C'est un récit à deux voix en quelque sorte, puisque les chapitres alternent extraits du podcast de West et point de vue de Sadie. Et si au début, tout comme West, nous sommes dans le flou total, petit à petit, grâce à Sadie, nous comprenons ce qui se joue. Et cela crée un sentiment de frustration terrible chaque fois que West passe à côté d'un indice, d'un élément qui pourrait lui permettre de retrouver Sadie, ce que nous savons mais qu'il ignore et qui nous donne envie, comme dans une version plus dure de guignol, de lui crier « Là ! Mais là ! C'est juste sous ton nez ! »
Sadie c'est le roman des crimes ordinaires : atroces, alimentant un temps les conversations des petites villes dans lesquelles ils ont lieu avant de retomber dans l'oubli et l'indifférence de tous, y compris de la police. Ne reste alors aux proches des victimes plus que deux solutions : tenter de reprendre le cours de leur vie ou au contraire de comprendre par eux-même ce qui s'est passé, quitte à ce que cela tourne à l'obsession.
Mais Sadie est aussi un roman de la laideur humaine qui se cache partout, aussi bien dans les charmantes petites villes américaines de cartes postales que dans celles abandonnées de tous et de plus en plus pauvres. C'est la monstruosité qui se cache derrière tous les visages, les enfants livrés à eux-même par leurs parents pour des raisons diverses et variées et qui font ce qu'ils peuvent pour survivre. Sadie c'est un livre de la violence ordinaire, de la misère sociale et affective ordinaire et de tous les sentiments qui se développent dans pareille situation : un amour indéfectible pour les rares personnes qui nous apportent un peu d'affection, une rage folle et profondément ancrée de vivre et d'arracher à la vie tout ce qu'on peut, de prendre encore et toujours le plus possible.
J'ai eu le coeur brisé plus d'une fois au cours de cet ouvrage. Parce qu'on comprend longtemps avant, à demi mots, ce qui s'est réellement passé et ce qui se joue encore, le genre de monstre après lequel court Sadie et West aussi en courant après Sadie mais que cela n'en est pas moins atroce et monstrueux quand nos doutes sont confirmés. Parce que la fin n'est pas celle qu'on aurait forcément voulu, parce que jusqu'au bout on se demande comment cela va finir.
Sadie est un roman fort qui ne vous fera plus jamais regarder les faits divers de la même manière. C'est une course poursuite à plusieurs niveaux qui nous tient en haleine page après page jusqu'à la toute fin. C'est un roman pour donner une voix à ceux qui n'en ont pas toujours, aux victimes vites oubliées. C'est un roman à lire et à faire lire pour se rappeler que la laideur et la monstruosité humaine ont plusieurs visages mais que c'est aussi le cas pour la bonté et la générosité. Et comme West nous ressortons de cette lecture, un peu changés à jamais.
Lien : https://mabibliothequerose.b..
