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Critique de brigittelascombe


"Et si nous regardions la vie par ses interstices?" cette question posée par Jules Supervielle tourne en vrille dans ce recueil de prose poétique.
Orphelin très jeune, l'auteur qui nous livre ici huit nouvelles courtes ou plutot huit petits contes, reste toujours attentif aux fantomes de son monde intérieur. Son enfance uruguayenne, sa vie d'un océan à l'autre, le thème de la différence,du doute,de la solitude et de la mort abordée de façon pudique parsèment ses écrits.Se dissociant des surréalistes, il évoque le mystère de l'absence et l'irréalité de la mort d'une manière apparentée au fantastique.
Ce livre jeunesse est tout public, c'est du rêve, de l'âme profonde, non de l'inconscient.
Tour à tour nous découvrons ici des personnages délaissés entre vie et mort:
la petite fille prisonnière d'une rue flottante, qui habite seule un village liquide, née de l'imagination de son père marin et qui revit grace à lui.
la jeune noyée de la Seine, son vécu et son ressenti par rapport aux autres noyés
le boiteux qui a aimé une jeune femme sans jamais oser l'aborder dans une bibliothèque et qui au ciel vit pleinement son amour
le boeuf et l'ane de la crèche émerveillés face au petit jésus.
Rani le jeune indien défiguré rejeté par sa tribu et son pouvoir de vengeance
la fillette à la voix de violonqui garde le silence de peur de révéler ses sentiments
la métamorphose d'un homme en cheval
la fin sordide d'un vagabond

Bref, des histoires surprenantes, décalées où la souffrance est traitée par touches légères qui chuchotent, se racontent et flottent un peu devant nos yeux comme une petite fille de la haute mer.
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