J'ai longtemps gardé sur la glace de ma salle de bains, ce poème d'un petit garçon de sept ans : "Les grand-mères n'ont rien à faire ; elles n'ont qu'à être là... Elles savent être sourdes quand il le faut, elles se mettent en colère en riant... Ce sont les seuls adultes qui ont toujours le temps... Une grand-mère est à conseiller à tous les enfants, surtout ceux qui n'ont pas la télévision."
Ce que je découvre au fur et à mesure de mes tâtonnements, c'est une tout autre façon de savourer la vie. La lenteur qui s'installe permet d'en découvrir la finesse, de prêter attention à des détails insolites, avec une sorte de légèreté reconnaissante. N'ayant plus rien à prouver, j'ai le sentiment que la vie m'est donnée comme un cadeau.
À présent, si j'aime toujours suivre les débats d'idées, je suis toujours en position d'écoute tous azimuts, tous les sens en éveil. Ce qui me permet de ressentir l'extraordinaire complexité du monde qui m'entoure et que je cherche passionnément à comprendre, ayant renoncé depuis belle lurette à le changer. Je me régale de découvrir les gens dans leur diversité, source d'étonnement sans cesse renouvelé.
Quand rien ne vous oblige à sortir-engagements associatifs, famille à nourrir-, la pente du repliement chez soi et sur soi devient vite savonneuse.
"Les grand-mères n'ont rien à faire; elles n'ont qu'à être là... Elles savent être sourdes quand il faut, elles se mettent en colère en riant... Ce sont les seuls adultes qui ont toujours du temps...Une grand -mère est à conseiller à tous les enfants, surtout ceux qui n'ont pas la télévision"
Pour ma part, je ne suis pas de ceux qui refusent de fêter leurs anniversaires. Plus j'avance en age, plus je constate les bienfaits des marques de sympathie dont ils sont l'occasion et les apprécie.