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Critique de Alfaric


Oyez, oyez amateurs de mangas ! Le shonen nouveau est arrivé !!! Si vous vous êtes un jour demandé ce qu’il serait advenu de la Planète Manga si cela avait été Akira Toriyama et pas Masami Kurumada qui avait réalisé la saga "Saint Seiya", cette série va apporter réponses à vos questions… blink
En 1938 apparaissait Kal-el, créé par Jerry Siegel et Joe Shuster
En 1984 apparaissait Kakarotto créé par Akira Toriyama
En 2012 apparait Meliodas, créé par Nakaba Suzuki
Tous les 3 se font les défenseurs d’un monde qui n’est pas le leur, quitte à combattre ceux de leur propre sang…
Après "Dragon Ball" qui reprenait très librement le roman de Wu Cheng'en "La Pérégrination vers l'Ouest", son héritier puise lui librement dans la matière de Bretagne. J’avais précédemment écrit que dans ses premières aventures Sangoku tenait beaucoup du chevalier Perceval des légendes arthuriennes, et que la fine équipe qu’il réunissait avait de chouettes airs de Ligue des Justiciers, du coup j’avais parlé de Goku Pendragon et des artistes martiaux de la Table Ronde. Et ben, avec "Seven Deadly Sins" on y est carrément (ou tout du moins on va tout droit, et au pas de course s’il vous plaît…) !


Après le talentueux Yoshihiro Togashi qui avait réussi l’incroyable exploit de marier les influences divergentes de "Dragon Ball" et "JoJo’s Bizarre Adventure", voici venir Nakaba Suzuki qui réussit peut-être encore plus incroyable de marier les influences divergentes de "Dragon Ball" et "Saint Seiya". Mmm, ça sent bon le shonen des années 1980/1990 mais avec le dynamisme graphique des mangas plus modernes… Un rêve de geek devenu réalité, et même les blagues coquines et le cochon mascotte sont bien faits : c’est un miracle ! Alléluia
D’un côté nous avons donc un adolescent surpuissant aficionado de la stonba, qui avec ses potos coolos ou badass combat dans des affrontements dantesques des adversaires de plus en plus forts, certains rejoignant la team de notre héros débonnaire mais animé d’un esprit résolument Justice Forever ! mdr
D’un autre côté nous avons un ordre de chevaliers sacrés se préparant pour une guerre sainte divisé entre loyalistes qui obéissent sans se poser de question à l’Ordre Nouveau, les sceptiques qui remarquent que les choses ont beaucoup changé sans aucune explication dignes de se nom, et pas en mieux, et un groupe de rebelles regroupé autour d’un jeune fille en fuite détentrice de mystérieux pouvoirs divins… mdr
Les lecteurs savent bien sûr que les prétendus rebelles sont les véritables héros, donc que les prétendus héros sont en grande partie des traîtres patentés ou à l’insu de leur plein gré (l'intérêt étant de pouvoir distinguer les traîtres véritable des dupes qu’ils manipulent).

Et le côté Fantasy dans tout cela ? On passe les légendes arthuriennes à la moulinette multimédia japonaise, et il faudra attendre pour que le background prenne de l’épaisseur, ce qui devrait arriver avec l’alliance conclue entre les Chevalier de Liones et ceux de Camelot… Disons qu’il a 3000 ans le Clan des humains, le Clan des géants, le Clan des fées et le Clan des déesses se sont alliés pour bannir le Clan des Démons dans le Cercueil des Ténèbres Éternelles. Le Roi des Démons et ses mignons aimeraient bien revenir semer la ruine et la désolation, et ils trouveront toujours des homines crevarices pour trahir le monde en échange de plus de pouvoir (parce qu’ils espèrent devenir calife à la place du calife, ou plutôt Roi Démon à la place du Roi Démon).
J’ai un peu retrouvé l’ambiance celtique du gaiden de "Saint Seiya Lost Canvas" consacré à Regulus (ce n’est sans doute pas un hasard AMHA). On a quelques monstres à la "Berserk", quelques complot à la "Claymore", mais ici pas de Dark Fantasy, non un esprit shonen de bon aloi qui pioche joliment dans la saga "Dragon Quest" tout en rendant hommage à la saga "Lodoss" ! Alléluia !!!
Pas mal de l’intérêt du manga est de découvrir au fur et à mesure les 7 chevaliers rebelles (rappelez-vous le kif de découvrir progressivement les chevaliers de bronze, puis d’argent et enfin d’or dans "Saint Seiya" : mine de rien, il y a un peu de ça ^^ (mais là je parle d’un temps qui ne parlera pas aux moins de 20 ans)) : leur apparence, leur personnalité, leur passé, leur pouvoir, leur reliques magique, le crime qui leur a valu leur surnom et les relations qu’il entretiennent entre eux… Donc je vous laisse le plaisir de la découverte mais sachez qu’à qu’il s’agit d’une équipe pluriel regroupant humains, géants, fées et SPOILERS !

L'héritage "Dragon Ball" est plus que présent, et c'est un immense plaisir de retrouver les détournements fantasy de Goku, Bulma, Oolong, Silver, Blue, Bora, Tao Paï Paï, les soldats de Freezer ou les cyborgs du Docteur Géro et toute la compagnie... Mais là où le mangaka Nakaba Suzuki est génial (et c’est d’autant plus méritoire qu’il semble travailler sans assistants), c’est que pour redynamiser le charadesign il pioche très largement dans la boîte à outil de Naoki Urasawa ("Master Keaton", "Monster", "20th Century", "Pluto", "Billy Bat"…), et y ajoute une touche du style Yoshihiro Togashi et l’association entre humour et noirceur, vu qu’il a toujours une caractérisation très sérieuse de personnages cartoonesques (ça où les personnages qui ressemblent à des héros/vilains de séries live tokusatsu avant d’enlever leurs heaumes ^^).. L'auteur ne renie pas pour autant son époque et on retrouve la touche de délire des auteurs de "One Piece", "Naruto", "Bleach" et "Fairy Tail" dont on sent la parenté (le couple Natsu / Lucy, l’animal mascotte qui parle, la sœur cachée d’Erza Scarlett, l’ambiance festive et bon enfant du Boar Hat… D’ailleurs il semble que les 2 mangakas soient assez potes pour s’échanger leurs personnages).
Guettez bien les planches sur fonds noires : ce sont les flashbacks qui sont courts mais nous en apprenne beaucoup ! Guettez bien les yeux d’Elisabeth : le mangaka a réussi là où Hiro Mashima s’est vautré (ce n’est pas moi qui le dit, c’est lui ^^), car de petits événements en petits événements on a sacrément bien préparé le terrain à SPOILER
C’est bien écrit, l’auteur ne se contredisant pas d’un tome à l’autre (suivez mon regard), c’est bien dessiné, l’action est rythmée et les scènes de baston envoient du bois. Revenge Counter & Justice Forever !!! Mais avant cela, l’aventure commence par monts et vallées...


Dans la taverne itinérante du Boar Hat, dont la cave est grandiose mais la bouffe dégueulasse, nous apprenons que depuis 10 ans les Seven Deady Sins, la plus puissante compagnie de chevalier du royaume, sont recherchés pour assassinat et tentative de coup d’Etat :
- Melodias, le Dragon de la Colère
- Diane, le Serpent de l’Envie
- Ban, le Renard de l’Avarice
- King, le Grizzli de la Paresse
- Gowther, le Bélier de la Luxure
- Merlin, le Sanglier de la Gourmandise
- Escanor, le Lion de l’Orgueil
Tout le monde vide les lieux quand apparaît le mystérieux chevalier rouillé, qui s’avère être Elisabeth, 3e princesse de royaume de Liones qui est en quête des anciens héros du royaume pour reprendre le pouvoir à l’Ordre des Chevaliers Sacrés qui sont en train d’établir une dictature militaire et de préparer la guerre.
Dénoncée par les paysans miliciens du coin, c’est en essayant d’échapper au brutal Twigo que notre princesse rebelle apprend que le tenancier du Boar Hat est Meliodas le Dragon de la Colère (un petit peu une version ado du Sam Merlott de "True Bood" ^^) : et c’est parti pour l’aventure (Elisabeth étant engagée comme serveuse !

Au village de Vanya, Meliodas sauve par 2 fois les habitants :
- en enlevant l’épée magique qui retenait l’eau prisonnière du sous-sol (coucou Excalibur)
- en retournant à l’envoyeur le maître sortilège destructeur du puissant chevalier sacré Gilthunder
Et puis l’histoire du petit Mead est assez touchante, comme est touchante la solidarité des villageois face à l’adversité, qui se divisent avant de mieux se regrouper… (quels merveilleux clins d’œil à "Emblem of Roto" !)

Dans la Forêt des Rêves Blancs, Meliodas et Elisabeth doivent déjouer les ruses des gobelins hide & seek avant d’affronter les violentes retrouvailles avec le 2e membre des Seven Deadly Sins puis les représailles de Gilthunder plus violentes encore… Et oui ce manga avance à une vitesse folle mais pas on n’a jamais l’impression qu’on précipite les choses ou qu’on surfe d’une baston à l’autre sans aucune raison !

Toujours pas fan des gags coquins, d’autant plus qu’Elisabeth se faire bien faire là où Bulma dézinguait à tout va, mais cela se structure rapidement : Meliodas a les mains baladeuses de Ryo Saeba pour oublier son deuil, son passé et ses crimes (remember "City Hunter"), il se fait rappeler à l’ordre par Hawk le cochon loquace et il se fait punir rudement par Diane. Quant au cochon mascotte, chef de la brigade des épluchures, j’ai soupiré quelques tomes mais force est de constater qu’il remplit parfaitement son rôle de comic relief ! (parce que mine de rien, il y a des moments très tristes aussi qu’il faut bien compenser)
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