Comme il était coutume, les enfants s'en approchèrent jusqu'à toucher ses murs. Lentement, ils exploraient, tâtonnaient avec leurs petites mains rougies par le froid, à la recherche de quelque trésor caché dans la pierre.
Le son provenait d'en haut. Y avait-il réellement un corbeau là dehors, installé sur la cheminée ? s'interrogea-t-il en levant les yeux au plafond...
Et c'est alors qu'Antoine comprit : juste au-dessus de lui, au gré d'un vent imaginaire, le tableau qu'il avait peint du phare de Sorroville, accroché sur le mur de la cheminée, se balançait... Instantanément, des frissons parcoururent son corps tout entier ; les poils de ses avant-bras nus se hérissèrent, droits comme des i... Pourquoi, ou plutôt comment, la toile pouvait-elle bouger toute seule ?