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Critique de OverTheMoonWithBooks


Pour quelques milliards et une roupie fut le premier roman de Vikas Swarup que je lisais, je retenterai sans doute l'expérience.

L'écriture est très fluide, ce qui facilite grandement la lecture de ce roman. Enfin, "roman", le terme n'est pas très approprié ici. Les critiques ont bien raison de dire que c'est un "conte" moderne, car le récit est construit comme un conte et utilise parfaitement les ressors du conte. A commencer par l'apparition de Vinay Mohan Acharya, le milliardaire mourant qui fait l'offre - diabolique ou pas, telle est la question - à notre héroïne, Sapna Sinha.

Les personnages et les situations ont été suffisamment travaillés pour que "ça marche" :
* Sapna est une mademoiselle tout-le-monde pas très gâtée par le sort, ce qui lui amène la sympathie du lecteur (orpheline de père, ce qui l'a obligé à prendre ses responsabilités d'aînée en laissant tomber ses études. Elle doit aussi gérer, comme elle peut, un travail qu'elle n'aime pas, le suicide de sa soeur cadette, le fait d'avoir la peau foncée. Et le pire de tout : être une femme dans une société ultra patriarcale) ;
* le "pacte faustien" qu'elle passe avec l'homme d'affaire garde son mystère jusqu'à la fin ;
* les épreuves auxquelles Sapna est soumise permettent quand même d'évoquer des problèmes de société que l'Inde doit gérer (ça fait couleur locale et dépaysement !) ;
* les personnes qui entourent Sapna ne sont pas très nets quand même ! il faut le dire ;
* et en plus, l'homme d'affaire a un jumeau maléfique !

Comme tous les contes, celui que Vikas Swarup signe ici a une forte dimension morale : dans un monde obnubilé par l'argent, à tel point que cette "chose" est presque déifiée, Sapna est mise à l'épreuve sur son intégrité et autres valeurs morales que l'argent ne peut acheter ou remplacer.

Tout cet aspect de la lecture a été très plaisant, il y a même eu des fois où j'ai eu du mal à refermer le livre. En revanche, la fin est beaucoup trop longue. Si le côté "intrigue cousue de fil blanc" n'était pas gênant jusque là, les rebondissements trop tirés par les cheveux donne un côté ultra kitsch qu'on ne peut trouver que dans des mauvais Bollywood (ok, couleur locale, mais difficile à digéré dans un livre!). de même, le trop plein de bons sentiments et de manichéisme laissent une note amère sur l'ensemble de cette lecture. S'il est vrai que Pour quelques milliards et une roupie doit être lu comme un conte et non comme un roman, l'aspect "réaliste" de l'histoire ne m'a pas permis de tolérer les points négatifs que je viens d'évoquer.

Je remercie donc les éditions Belfond et Babelio pour ce partenariat.
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