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Critique de isabelleisapure


C'est « le dimanche des mères », celui que les bourgeois octroient à leurs domestiques pour aller dans leur famille. C'est celui que Jane va passer avec son amant, eux seuls dans la chambre de Paul. Nous sommes le 30 mars 1924.

Graham Swift est un enchanteur des mots. Ici, la phrase la plus anodine est une touche impressionniste dans le grand tableau qui s'écrit sous nos yeux.

Elle nue qui va faire le tour de la maison vide, Paul qui se rhabille lentement, elle qui observe le moindre grain de sa peau, craignant de le perdre à jamais, elle nue mangeant un reste de tourte, elle nue regardant son amant partir au volant de sa voiture.

Le roman tient en un jour, un jour qui va à jamais faire basculer sa vie. Quand Paul part rejoindre sa fiancée pour mettre au point la finalisation de son mariage, Jane quitte la chambre, laisse les draps encore humides de leur passion, pour s'enfuir dans la campagne anglaise lire Joseph Conrad.

Hommage aussi à la littérature, celle qu'on déniait aux femmes de lire à l'époque. Jane ne sera plus à compter de ce jour celle qui obéit, mais bien plus celle qui dicte.

Graham Swift nous donne ici un magnifique personnage de femme libre qui bouleverse tous les codes, s'affranchit des étiquettes et vivra sa vie jusqu'au bout de ses rêves.

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