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Critique de LadyDoubleH


Et quand ton coeur fait BOUM ! Gros coup de coeur pour ce roman lumineux.

Jane à vingt-trois ans. Elle est employée chez les Niven, une bonne famille du Berkshire. Nous sommes en 1924 et les plaies de la Grande Guerre sont toujours visibles. Aucun des deux garçons des Niven ne sont revenus des tranchées. En ce 30 mars, les domestiques ont congé, afin de rendre visite à leur famille. C'est une tradition en Angleterre, on l'appelle « le dimanche des mères ».

Jane est orpheline, et n'a donc pas de mère à visiter. C'est son jeune amant Paul qu'elle va retrouver, à bicyclette, le fils d'une grande maison voisine. Depuis sept ans ils sont amants, clandestinement. Aujourd'hui, il lui a donné rendez-vous chez lui, dans sa maison, dans son lit. C'est la première fois. Et ce sera aussi la dernière, car dans deux semaines, Paul va épouser une héritière.

« On n'entendait que le gazouillis des oiseaux au-dehors, le silence de la maison vide, un silence étrangement audible, comme si elle retenait son souffle, et les frissons de l'air sur leurs corps venus leur rappeler, même s'ils contemplaient le plafond, qu'ils étaient entièrement nus. (….) Elle ne voulait ni dire ni demander quoi que ce soit susceptible de mettre en péril la possibilité de rester ainsi pour toujours. »

Une journée dans la vie d'une femme, toute une vie esquissée, un destin sur le fil. La jeune Jane raconte, mais aussi elle se souvient, devenue très âgée. Des interrogations sur la vie, les liens entre les êtres, des réflexions sur le langage, l'amour, celui des livres et des mots, aussi. « Les mots étaient comme une peau invisible qui enveloppait le monde, qui lui conférait une réalité. » Et entre les mots, tout le reste.

Dans le Dimanche des mères, le temps ne cesse de fluctuer entre l'instant présent, le passé et les futurs, et pas à un seul instant le charme ne cesse d'opérer, jamais on ne se perd, jamais on ne trébuche. Graham Swift a un talent fou. Une écriture fluide, délicate, sensuelle, toute en retenue, intensité, finesse. Jane est splendide. Ce livre est magnifique. Lisez le !

« Après quoi, il disparut. Pas d'au revoir. Pas même un petit baiser. Juste un dernier regard. Comme s'il l'aspirait, comme s'il la buvait jusqu'à la dernière goutte. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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