AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Mimeko


A Budapest, Emerence la soixantaine, gardienne d'un immeuble voisin est sollicitée par la narratrice, écrivaine comme son mari, pour entretenir son appartement. Dotée d'un physique robuste et d'une capacité de travail hors du commun, elle a également un caractère extrêmement fort et c'est elle qui dicte ses conditions de travail et ses horaires. En résulte une relation complètement atypique, où elle entre et sort de l'appartement selon son envie, un peu comme dans un moulin, les surprenant le matin dans leur chambre, s'immisçant dans leur intimité et créant une relation de dépendance affective de la narratrice. En revanche il reste impossible pour la narratrice comme pour toute autre personne d'entrer, de pousser
La porte, de son logement, Emerence verrouillant soigneusement sa vie privée. Pourtant son passé difficile se révèle peu à peu par bribes et par des conversations faites sur un ton neutre mais évoquant des épisodes dramatiques.

La porte est un récit hypnotique, j'ai adhéré sur la forme, la narration de Magda Szabo est fluide, elle sait décrire avec précision ses personnages et les épisodes du passé sont bien intégrés au fil du récit dont le rythme est assez lent, mais sur le fond j'ai trouvé quelquefois que réactions et caractères étaient peu crédibles et brouillés, trop de variations - Emerence apparaît tantôt à l'écoute et généreuse tantôt peu sympathique se défoulant sur le chien - son emprise sur le couple un peu trop prégnante et la relation très ambiguë entre Emerence, une femme forte, terre à terre, méprisant les intellectuels et la narratrice, écrivaine bien évidemment intellectuelle, faite d'attraction / répulsion assez gênante et me mettant mal à l'aise, une relation que j'ai quelquefois trouvé vénéneuse.
Ce roman m'a laissée dubitative avec le sentiment mitigé d'être passée à côté d'un message peut-être politique que je n'ai pas su interpréter mais La porte est un roman prégnant, avec des personnages forts et marquants.
Commenter  J’apprécie          330



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}