Dans les pas de l'ange, tome 1

Dans le coin opposé se trouvait mon lit et mes livres étaient posés près de ma table de chevet : des centaines et des centaines de livres. Oui, car c’était là mon seul loisir : lire ! M’évader dans un monde imaginaire ! Un monde qui avait été inventé par un autre, et que je prenais plaisir à visiter.

Les liens de l’âme sont plus forts que les liens de sang et mon âme est attachée à la tienne plus que tu ne l’imagines.

J’ai fait l’erreur d’avoir un cœur qui aime plus qu’il ne le faudrait.

Le cœur est une lumière qui brille à chaque instant, nous éclaire, et s’éteint parfois, pour éviter d’être aveuglé par l’amour, pour éviter une coupure de courant fatale…
J’avais 15 ans. Mon cœur… ma lumière… s’était éteinte 12 ans auparavant, pour ne jamais se rallumer… L’ampoule était grillée.

Je voulais partir. Le monde me paraissait trop compliqué, trop horrible. Il me semblait que j'étais en train de me noyer dans le néant. Le temps semblait stoppé et rien ne se passait.
– Cristale.

Il nous faut être toujours parés à vous protéger, alors, nous nous fatiguons beaucoup moins facilement et nous récupérons aussi beaucoup plus vite. Dormir une à deux heures par nuit est amplement suffisant.

Aujourd’hui, le cours de français portait sur la comédie romantique ce qui impliquait forcément Roméo, Juliette et William Shakespeare. Yuki poussa un petit cri exaspéré en entendant ce nom : il ne semblait pas intéressé par ce genre d’histoire. L’amour semblait lui déplaire, l’inquiéter : son comportement était irrationnel. Ce cours était pour lui une torture pour une raison que j’ignorais. Moi, de mon côté, j’appréciais vraiment les œuvres de William Shakespeare et c’était un de mes écrivains favoris. Je connaissais ce livre dans les moindres détails. Cependant, je ne pouvais m’empêcher d’être torturée, moi aussi, non à cause de l’amour de Roméo ou de Juliette, mais à cause de l’expression de martyr qu’affichait mon ami !

Nous n’avions pas pour autant envie de nous séparer, et nous partîmes faire un tour près de la Seine. Il y avait un silence entre nous, que seul le bruit des gens, dans les rues, venait troubler. Mais ça ne nous gênait pas. C’était un silence doux et agréable.

Je passais le plus clair de mon temps sur mon lit, ma porte fermée à clef, à lire et lire encore. Les mondes offerts par les livres étaient les seuls qu’il m’arrivait d’apprécier, et encore… Je considérais que rien n’était aimable…