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Critique de sabine59


C'est une vision très large du talent poétique de cette auteure polonaise, prix Nobel de littérature en 1996, qui est offerte à travers ce recueil, les textes s'échelonnant entre 1957 et 2009, soit trois ans avant son décès.

Pour moi, ce fut une découverte progressive, j'y suis revenue plusieurs fois , mais quand le contact avec ses mots a été établi, j'ai apprécié l'originalité , le ton unique des poèmes.

Déjà, le titre semble une boutade. De mort, il est effectivement beaucoup question, celle des torturés, des prisonniers, des proches aussi. Mais sur le mode décalé. De l'humour, assez désabusé, de la dérision très souvent jaillissent des vers:

" Quand je prononce le mot Avenir,
sa première syllabe appartient déjà au passé. "

Et dans le dernier poème du recueil, " Nous pas lire", elle fait une critique très drôle et juste de notre société-zapping:

" Pour le Proust, à la librairie
te donnent pas de télécommande
pas moyen de zapper."

Cependant cette distanciation un brin ironique n'empêche pas l'émotion de poindre, au détour d'un vers, notamment lorsqu'elle évoque son amant disparu:

" Je n'en veux pas au printemps
d'être à nouveau venu,(...)
Je comprends que mon chagrin
n'arrêtera pas la verdure."

Observatrice perspicace du monde qui l'entoure, malicieuse philosophe , Wislawa Szymborska a développé tout au long de sa vie une poésie riche, complexe, singulière et fort attachante.

Elle disait, dans son discours pour le prix Nobel:" Mais dans la langue de la poésie, où chaque mot est soigneusement pesé, rien n'est jamais ordinaire ni normal." Ses textes sont bien en osmose avec ces paroles...
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