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Critique de Woland


Je n'avais jamais lu jusqu'ici un seul roman de Maud Tabachnik. le style du "Cinquième Jour" est très "coup de poing américain", ce que je ne déteste pas, bien au contraire. L'intrigue est intéressante en ce sens qu'elle "dépoussière l'image" d'un tueur série qui a réellement existé, Albert Fish - mais qui mourut sur la chaise électrique à Sing Sing en 1936 - en le faisant sévir à New-York à l'époque du Net et des portables. Se mêle à cela une seconde intrigue sur un réseau pédophile.

C'est noir et sans espoir. Les détails sont assez crus mais enfin, j'ai lu pire. Ce qui m'a gênée, je l'avoue, c'est la manière dont l'auteur fait son tueur, qui est catholique (je ne suis pas certaine que Fish l'était mais je ne m'avancerai pas sur ce point, sa famille étant d'origine irlandaise), enlever la fille du flic qui le poursuit, Stan Levine, lequel, évidemment, est juif - un peu agnostique sur les bords mais juif tout de même. Tant pis si je révèle l'intrigue mais le tueur, un sexagénaire nommé Edgar Nichols dans le livre, poussé dans les retranchements de sa folie (comme Fish, qui servit de modèle à l'auteur, c'est un pervers absolu), tue la jeune fille en la crucifiant. Après ça, il s'avanouit dans la nature. le Mal court donc toujours tandis que le réseau pédophile reprend paisiblement son activité aux plus hauts niveaux de la société. Je précise que Mme Tabachnik n'a pas jugé bon de faire savoir à son lecteur si, parmi les pédophiles en question, il y avait des juifs - mais je suis certaine qu'il y avait des WASPS bon teint et sans doute quelques cathos. Cela aussi, ça m'a semblé un tantinet frustrant.

Encore plus frustrant, si je puis dire : le comportement de Levine qui, à peine officiellement chargé de l'affaire Nichols (dont on ne connaît pas encore l'identité) fait, à la télévision, ce qu'un flic qui a vingt ans de carrière derrière lui ne ferait jamais, à savoir rouler des mécaniques et défier le tueur. Tout ça sans avoir au moins demandé que sa famille fût mise sous protection policière. Peut-être parce que j'ai regardé trop de séries et de films justement américains, pareille attitude, chez un gradé du NYPD, m'a tout bonnement stupéfiée. D'un petit "bleu", passe encore. Les "bleus", c'est fait pour faire des bêtises, pour piétiner les lieux de crime et donner sans le vouloir tout plein de renseignements à la presse. Ce sont aussi les "bleus" qui gonflent les muscles et roulent des mécaniques pour se faire valoir, ce qui leur attire souvent l'ire du meurtrier. Enfin, vous voyez ce que je veux dire, n'est-ce pas ?

Mais un gradé de la Police de New-York, avec vingt ans de bons et loyaux services derrière lui, l'un des meilleurs détectives du coin en plus, non, franchement, là, je suis désolée mais ce n'est PAS possible ... Oh ! J'ai lu jusqu'au bout, bien sûr mais je n'ai pas du tout été convaincue. Néanmoins, cette histoire de crucifixion me travaille pas mal : Dieu sait si Albert Fish a commis de horreurs mais enfin, bien qu'il ait affirmé l'avoir fait de temps à autre parce que, justement, "Dieu le lui ordonnait", je ne me rappelle pas qu'il ait manifesté la moindre fixation anti-sémite. Pour Albert Fish, tout était bon à tuer, en particulier les jeunes enfants.

Du coup, je lirai un autre livre de Tabachnik. Juste comme ça. Pour voir s'il y est encore question de juifs et de cathos qui veulent les crucifier par exemple - et de religion en général. Allez, on en reparle un de ces jours. Ciao ! ;o)
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