L'amour dans la maison est comme le crédit en affaires.
Prendre soin de l'enfant d'une autre peut créer des liens émotionnels très forts, car il ne peut exister de sentiment de possession. La seule revendication possible est celle de l'amour.
"Cher monsieur, est-ce bien viril que d'estimer continuellement l'amour d'une épouse à la fragile échelle de ce que l'on reçoit ou ne reçoit pas ? N'est-ce pas plutôt un bon calcul dans la vie conjugale, que de laisser l'épouse à ses affaires et de vaquer aux siennes ? Est-ce opportun de s'inquiéter de ce qu'elle a dit ou de ce qu'elle n'a pas dit, de se préoccuper de savoir vers où penchent ses sentiments ? De s'inquiéter de ce qui, dans son comportement, est explicite ou implicite ? D'être préoccupé par l'immensité que recèle la moindre goutte de son amour ? Dieu n'a pas donné à l'homme de comprendre l'amour de façon aussi délicate : ce n'était pas nécessaire. Les femmes soupèsent naturellement chaque brin, chaque signe de l'amour ou de la haine d'un homme. Elles déchiquettent, mettent en miettes, cueillent et démêlent son comportement réel, ce qu'il affirme, ce qu'il fait. La force de la femme repose dans l'amour de l'homme, c'est son capital dans les affaires de la vie." (Arléa - p.58-59).
En proie à une forte pression, même le héros des hautes sphères de la poésie, s'il lui faut exposer à sa femme bien-aimée des problèmes de traites, d'hypothèques ou de billets à ordre, ne peut faire autrement que de s'exprimer d'une voix étranglée ; les mots lui manquent, et il ressent un irrésistible engourdissement des sentiments ; des spasmes de douleur s'emparent de lui tandis que la discussion reste d'une trivialité évidente. Le pauvre Phanibushan ne pouvait dire de manière résolue : “Mon amour, je rencontre en ce moment quelques difficultés, donne-moi tes bijoux.”