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Critique de scob


Pour continuer dans la série des vieux bouquins sur l'Inde, celui-ci est encore plus particulier que "De la forêt" que j'avais chroniqué il y a quelques semaines. Il s'agit ici d'une compilation de nouvelles assez courtes (pléonasme ? une "nouvelle" peut-elle être longue ?) écrites par Rabindranath Tagore (1861-1941) entre 1891 et 1895. La traduction française n'a été publiée que dans les années 2000. Il aura le prix Nobel en 1913 pour une série de poèmes. Ce n'est donc pas un poussin de trois semaines dans la culture indienne.

Tagore est donc décrit comme un poète, un romancier, un philosophe, un compositeur, un peintre mais aussi un dramaturge. Et je crois que, sur l'aspect dramatique, on est bien dans le thème (comme dirait Cristina Cordula) !

Sur les 22 nouvelles présentées dans le livre, il n'y en a pas une seule qui ne se termine pas par une mauvaise nouvelle. Et c'est souvent le personnage principal de l''histoire qui est concerné.

Pas le temps de s'attacher au personnage que ... pfiout ... kaput ... parti ailleurs ... mort de chagrin, de faim ou de froid. Bon, après, il faut dire que l'espérance de vie en Inde à la fin du XIXe siècle, c'était pas celle de maintenant. Quand tu atteignais 40 ans, t'étais le Michel Drucker de Calcutta.

Je ne vais donc pas résumer ces 22 histoires assez differentes les unes des autres, il vaut mieux les lire pour s'imprégner du contexte, de l'air du temps. Et en plus, ca m'évitera de mentionner les prénoms et les noms des personnages en indien, c'est aussi imprononçable qu'un nom de volcan islandais en éruption.

Hormis le fait qu'elles se passent au Bengale, dans la cambrousse ou à Calcutta même, le point commun à la plupart des histoires est qu'il s'y passe une "vente" de fille mineure ... heu ... un mariage pardon. Même si on a entendu parler de ces coutumes et de tout le folklore autour du mariage dans les familles indiennes, de la dot, de l'honneur et du déshonneur selon les cas, on n'en est pas moins atterré tellement elle est créatrice de tristesse et de désespoir. Depuis 1929, le mariage d'enfants est illégal en Inde. Les femmes doivent avoir 18 ans pour se marier, contre 21 ans pour les hommes. Mais, d'après National Geographic, ça se passe toujours régulièrement surtout dans les coins un peu défavorisés.

En tout cas, ce livre fait voyager. On n'en ressort pas spécialement euphorique ou joyeux mais il donne une vision du Bengale de la fin du XIXe siècle. On est pas si mal en 2020 en France, finalement.

scob
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