AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Diabolau


Alors je suis assez mitigé sur ce bouquin. J'y allais pourtant les yeux fermés parce que quelqu'un dont j'écoute beaucoup les avis m'avait chanté ses louanges, mais j'en ressors incomplètement satisfait.
Nous voici en présence d'un "survival road trip" post-apo où, pour nous changer du désert de Mad Max, la Terre entière est recouverte de neige.
L'auteur bénéficie d'une plume alerte et nous gratifie de quelques très belles envolées lyriques. Il a bien réfléchi à tout ce qu'impliquerait un monde dans lequel la neige tomberait plus d'un an sans discontinuer et sans fondre, c'est indéniable. Même s'il n'est pas le premier à le faire, il a également réalisé une bonne (et glaçante, c'est le cas de le dire) projection de ce que les êtres humains seraient obligés – capables ? – de faire pour survivre après une catastrophe apocalyptique qui les priverait de la plupart de leurs sources de nourriture. le côté le plus noir et le plus bestial de l'âme humaine est assez bien exploré, et à ce niveau, le titre du livre, qui peut d'emblée paraître un peu cliché, n'est pas galvaudé.
Par contre, il y a des erreurs qui font parfois tiquer. Pour n'en citer qu'une seule : "sans être agoraphobe, le Polonais n'aimait pas les gens." L'agoraphobie est la peur des grands espaces, pas la peur des autres, ni des foules.
Il y a aussi des maladresses de narration, comme ce long moment où les personnages se racontent ce qu'ils ont vécu auparavant dans un dialogue... Jamais vous n'allez narrer à vos copains ce que vous avez fait avec eux, ils le savent bien, ils y étaient eux aussi !
Tous ces défauts auraient sans doute pu être évités par une relecture experte ; or il s'agit d'un auto-édité, et qui plus est c'est son premier roman... Il a donc des circonstances atténuantes.
Ce roman m'est également apparu comme assez inégal : j'ai de beaucoup préféré la première partie, où l'on souffre avec "Blanche-Neige" dans son long calvaire, tout en partageant ses introspections, à la seconde, avec ce grand groupe qui s'amenuise petit à petit.
Il est assez facile de dire pourquoi : la deuxième partie est, elle aussi, un long calvaire, d'attaque de loups en attaque d'humains, de tempête en avalanche, de chasse en campement improvisé. Les calamités s'enchaînent en un long catalogue qui finit par devenir sempiternel. La 2è partie répète donc la première, mais elle se répète aussi elle-même, en quelque sorte... et en même temps, on se disperse sur de plus nombreux personnages, qui pour le coup, sont juste survolés et perdent en profondeur, au plus grand détriment de l'empathie du lecteur.
Certes, les conditions extrêmes ont sans doute tendance à faire ressortir des stéréotypies de tempérament, mais on aurait tout de même aimé voir des protagonistes moins manichéens dans cette seconde partie que j'ai fini par trouver très, très longue, avant heureusement de retrouver un peu d'intérêt pour le dénouement.
Mitigé je suis, donc, mais je retenterai sûrement de lire un autre ouvrage de cet auteur, qui me semble tout de même en avoir pas mal sous la pédale.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}