AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Livre lu dans le cadre de Masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Yinnis.

J'avais été fascinée, voici plusieurs années déjà, par le visionnage du film d'animation que Satoshi Kon a réalisé en adaptant ce roman. Aussi étais-je curieuse de découvrir l'oeuvre originale.

Yoshikazu Takeuchi nous entraîne dans l'univers des ''idoru" (nipponisation de l'anglais "idol"). C'est un phénomène japonais en vogue depuis déjà plusieurs décennies. Il s'agit de (très) jeunes filles "kawaii" (mignonne) à souhait poussées à la célébrité en solo ou en groupes (cf. les AKB48 ou les Morning Musume).
Ici, Mima joue à fond la carte de la mignonne ingénue en jupette et fleurs de cerisier virevoltants, et ce depuis un bon moment. le temps ne s'arrête pourtant pas pour ces jeunes filles en fleur et Mima se sent désormais à un tournant de sa carrière où rester dans le style purement enfantin ravirait ses fans les plus fidèles mais lui fait perdre en popularité. Et oui, il y a toujours plus de jolies filles sur les rangs et surtout des plus jeunes. Aussi son manager décide de changer radicalement son style en misant sur un érotisme mignon.
Mais voilà, dans l'ombre guette le fan n°1 qui ne veut pas la voir évoluer et perdre ainsi la pureté de son ingénuité.

L'auteur montre avec intérêt ce monde particulier des idoles où, derrière les petits sourires mimis et les chansons pop acidulées, se cachent rivalités, coups bas, manipulations. Sans compter le poids du rôle à tenir au quotidien pour ne pas décevoir les fans. Il montre aussi ceux-ci, généralement des hommes. Poussé à l'extrême, on obtient le fanatique prêt à tout pour son adorée. Yoshikazu instaure donc au début du livre une atmosphère lourde, angoissante et malsaine autour de Mima et de cet homme qui la harcèle.

En cela, le roman fonctionne... au début. Côté construction narrative, il s'agit plus d'une succession de plans séquences que d'un récit à proprement dit.
L'auteur n'épargne pas ses protagonistes, ni son lectorat, avec des scènes difficilement soutenables, en particulier les toutes premières pages. Dommage que dans la dernière partie, cela tourne au grand guignol gore où l'histoire perd page après page toute crédibilité. Quant au final... on atteint l'apothéose du n'importe quoi.

En conclusion, une lecture plus que mitigée. Je garde néanmoins comme point positif la vue de l'intérieur du monde des idoles, même si je conseillerais plutôt sur le sujet un excellent article du journaliste Jake Addelstein pour la revue trimestrielle Tempura.
Commenter  J’apprécie          329



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}